Lorsque l’on écrit à l’ordinateur, il est facile d’aligner le texte simultanément sur les marges de droites et de gauche (option « justifier » du traitement de texte). En revanche, cet effort de mise en page est bien plus complexe lorsqu’on écrit à la main. Si l’on veut éviter les écrits « en oriflammes » (ce qui n’est nullement obligatoire), il est nécessaire de « couper les mots », d’effectuer ce que l’on nomme des « césures ».
Or, les césures répondent certes à un soin esthétique mais ne sauraient s’affranchir des règles qui encadrent cette pratique.
Ce sont ces règles que je rappelle ci-après.
NB. Dans les exemples, la barre oblique marque la césure, les crochets droits l’infrangibilité des groupes et le « ° » indique les formes fausses.
- Tous les mots ne peuvent pas être coupés
- Il est interdit de couper les monosyllabes ([de], [par]) y compris les diphtongues ([au], [eaux])
- Il est interdit de ne laisser que deux lettres en fin ou début de ligne
- Il est interdit de couper les abréviation ([SNCF])
- Il est interdit de séparer un titre du nom de la personne qui le suit ([M. Dupont], [Mme Durant], [Me Richard], [Dr Jones])
- Il est interdit de couper un nombre et son unité ([35 degrés], [31 av. J.-C.])
- Les mots ne sont pas coupés n’importe où
- Il est interdit de couper un mot lorsque c’est le dernier de la page
- Il est interdit de couper les diphtongues (°contra/ire)
- Il est interdit de couper la syllabe finale d’un mot si elle se termine par un -e muet (°dramati/que)
- On doit couper entre deux syllabes (par/tiel/le/ment)
- On doit couper les mots entre deux consonnes identiques (partiel/lement)
- Les mots composés doivent être coupés après le trait d’union (tire-/bouchon)
- On doit couper les mots en fonction de leur étymologie, c’est-à-dire après le préfixe ou avant le suffixe (con/jonction, homo/gène)
- La règle de la « concuvi »
- Il est interdit de laisser seules les syllabes « con », « cu » et « vi », quelle qu’en soit l’orthographe, et ce pour des raisons de bienséance : le « con » étant le sexe de la femme, le « vit » celui de l’homme et le « cul » ce sur quoi nous sommes assis.
Un conseil simple : Si vous ne parvenez pas à apprendre ces règles, ne coupez pas les mots, ainsi vous ne commettrez aucune erreur en pensant sacrifier à l’esthétique (qui reste et demeure secondaire dans tous les écrits).