Règles relatives aux césures

Lorsque l’on écrit à l’ordinateur, il est facile d’aligner le texte simultanément sur les marges de droites et de gauche (option « justifier » du traitement de texte). En revanche, cet effort de mise en page est bien plus complexe lorsqu’on écrit à la main. Si l’on veut éviter les écrits « en oriflammes » (ce qui n’est nullement obligatoire), il est nécessaire de « couper les mots », d’effectuer ce que l’on nomme des « césures ».

Or, les césures répondent certes à un soin esthétique mais ne sauraient s’affranchir des règles qui encadrent cette pratique.

Ce sont ces règles que je rappelle ci-après.

NB. Dans les exemples, la barre oblique marque la césure, les crochets droits l’infrangibilité des groupes et le « ° » indique les formes fausses.

  1. Tous les mots ne peuvent pas être coupés
    1. Il est interdit de couper les monosyllabes ([de], [par]) y compris les diphtongues ([au], [eaux])
    2. Il est interdit de ne laisser que deux lettres en fin ou début de ligne
    3. Il est interdit de couper les abréviation ([SNCF])
    4. Il est interdit de séparer un titre du nom de la personne qui le suit ([M. Dupont], [Mme Durant], [Me Richard], [Dr Jones])
    5. Il est interdit de couper un nombre et son unité ([35 degrés], [31 av. J.-C.])
  1. Les mots ne sont pas coupés n’importe où
    1. Il est interdit de couper un mot lorsque c’est le dernier de la page
    2. Il est interdit de couper les diphtongues (°contra/ire)
    3. Il est interdit de couper la syllabe finale d’un mot si elle se termine par un -e muet (°dramati/que)
    4. On doit couper entre deux syllabes (par/tiel/le/ment)
    5. On doit couper les mots entre deux consonnes identiques (partiel/lement)
    6. Les mots composés doivent être coupés après le trait d’union (tire-/bouchon)
    7. On doit couper les mots en fonction de leur étymologie, c’est-à-dire après le préfixe ou avant le suffixe (con/jonction, homo/gène)
  1. La règle de la « concuvi »
    1. Il est interdit de laisser seules les syllabes « con », « cu » et « vi », quelle qu’en soit l’orthographe, et ce pour des raisons de bienséance : le « con » étant le sexe de la femme, le « vit » celui de l’homme et le « cul » ce sur quoi nous sommes assis.

Un conseil simple : Si vous ne parvenez pas à apprendre ces règles, ne coupez pas les mots, ainsi vous ne commettrez aucune erreur en pensant sacrifier à l’esthétique (qui reste et demeure secondaire dans tous les écrits).