Madame La Fayette dans son époque

Quelques éléments biographiques au sujet de Madame DE LAFAYETTE (1634-1693)

L’ÉRUDITE

Née à Paris en 1634, Marie-Madeleine PIOCHE DE LA VERGNE, la future Madame DE LA FAYETTE, fait partie de ces femmes nobles attirées par la culture et l’écriture. Comme Madeleine DE SCUDERY ou Madame DE SEVIGNE, elle bénéficie, durant sa jeunesse, d’une solide instruction et subit l’influence d’un maître de renom, MENAGE, alors grammairien célèbre. Elle aussi brille par son érudition. Ce n’est pas cependant une pédante, une femme savante. A la manière de Madame DE SEVIGNE, c’est plutôt une femme d’esprit qui évite de faire un étalage trop voyant de ses connaissances.

LA MONDAINE

En 1655, elle épouse le comte DE LA FAYETTE : elle a vingt et un ans, il en a trente-neuf. La plupart du temps, le comte séjourne en Auvergne pour s’occuper des procès à répétition où il est engagé depuis des années. Tout d’abord, sa femme l’accompagne, puis, lassée de cette existence provinciale, à partir de 1661, elle réside seule à Paris. Elle y mène une vie mondaine, assiste aux réunions du célèbre salon de l’hôtel de Rambouillet (voir infra), est une intime de Madame DE SÉVIGNÉ et surtout de LA ROCHEFOUCAULD.

Madame de La Fayette a bientôt son propre salon qu’elle ouvre, chaque samedi, dans sa maison de la rue de Vaugirard. Parallèlement, elle fréquente la cour et devient, en particulier, l’amie d’Henriette d’Angleterre morte prématurément, dont BOSSUET prononce l’oraison funèbre.

L’ÉCRIVAINE

Son activité d’écrivaine prend place, pour l’essentiel, durant cette période mondaine. Son œuvre est profondément marquée par l’histoire. Ce sont d’abord des ouvrages historiques, l’Histoire d’Henriette d’Angleterre, qui n’est publiée qu’en 1720, et les Mémoires de la cour de France pour les années 1688 et 1689, qui ne paraissent qu’en 1731. Ce sont surtout des romans : La Princesse de Montpensier (1662), qui se déroule sous le règne de Charles IX, durant la seconde partie du XVIe siècle ; Zaïde (1670-1671), qui a pour cadre l’Espagne médiévale ; La Princesse de Clèves (1678), son chef-d’œuvre, qui se situe sous Henri II, dans la première moitié du XVIe siècle ; La Comtesse de Tende enfin, paru seulement en 1724, qui évoque la régence de Catherine de Médicis, au début de la seconde partie du XVIe siècle.

LA CONTEMPLATIVE

La mort de La Rochefoucauld en 1680, puis celle de son mari en 1683, la conduisent à abandonner son existence mondaine, à se réfugier dans la solitude. Elle se consacre alors à la carrière de ses deux fils et mène jusqu’à sa mort, une vie pieuse tournée vers la méditation.


Pour aller plus loin

Je vous recommande de lire les informations qui se trouvent sur la page suivante, et d’écouter ce documentaire consacré à Madame de Lafayette :


Histoire littéraire – le XVIIe siècle

La Préciosité

Au mot « préciosité » s’attache, de nos jours, une signification péjorative. Il évoque l’affectation dans les manières, la subtilité excessive, le manque de naturel. Ce regard défavorable porté sur eux, les précieux le doivent à l’exagération qui, peu à peu, a marqué leur comportement : c’est elle qui a prêté à rire et a fait notamment de la préciosité la cible de MOLIÈRE (voir Les Précieuses ridicules).

Mais, à son apparition, la préciosité ne revêt pas cet aspect négatif. Elle constitue un idéal de raffinement auquel aspirent les femmes et les hommes à la mode, elle triomphe dans les salons mondains de Paris (voir infra). Être précieuse/précieux, c’est savoir parler d’amour, c’est connaître toute la subtilité des sentiments, c’est apprécier la beauté, mais aussi l’esprit de la personne aimée. Être précieuse/précieux, c’est pratiquer un langage choisi, capable de rendre compte de la gamme infinie des impressions ressenties.

LE GRAND JEU DE LAMOUR

L’amour est le thème essentiel de la préciosité. Il est au centre de la poésie de SAINT-AMANT, de Tristan L’HERMITE ou de Vincent VOITURE, au centre des interminables romans de Madeleine de SCUDÉRY. Il est également la grande préoccupation de la vie quotidienne des précieux, êtres oisifs, habitués de la cour et des salons, qui essaient ainsi de tromper leur oisiveté.

L’amour précieux est un amour éthéré, spirituel. Le corps en est résolument exclu. C’est une communion des esprits qui rejette l’exaltation des sens. Comme dans les romans de chevalerie du Moyen Âge, la femme y joue un rôle privilégié (les femmes sont au centre des romans de Madame DE LAFAYETTE). Elle est l’être parfait, idéalisé, dont la beauté témoigne de la perfection morale (voir par exemple la description de Mademoiselle DE CHARTRES au début de La Princesse de Clèves). Mais, comme la femme représente un absolu, elle est inaccessible et, malgré elle, cruelle (Les sentiments de Madame DE CLÈVES provoquent la mort de son mari et de son amant). La poésie précieuse ne cesse de développer ces deux thèmes conjoints de la perfection et de l’inaccessibilité.

Une telle situation pourrait être dramatique. Mais le précieux n’a guère le sens du tragique. Il se fait une raison de ce refus. Il utilise le badinage, la légère démystifier les douleurs de la passion. Et surtout il fait de l’amour un grand jeu de société (les histoires amoureuses dans La Princesse de Clèves sont au cœur de l’ensemble des intrigues). La conquête amoureuse suppose toute une stratégie. Elle a également géographie que reproduit la Carte de Tendre de la Clélie de Madeleine DE SCUDÉRY : l’amant doit suivre un itinéraire symbolique qui, en évitant le « Lac d’Indifférence », la « Mer d’inimité » et la « Mer dangereuse », le conduira au Village de Sincérité ou de Générosité

La « Carte du tendre » d’après le roman Clélie de Madeleine DE SCUDÉRY (gravure du XVIIe siècle, Paris, BNF)

UN LANGAGE CHOISI

Pour exprimer cette subtilité des sentiments, les précieux utilisent largement les ressources stylistiques des baroques. Ils raffolent de l’hyperbole, qui consiste à accentuer le caractère d’une réalité, à l’exagérer et, en particulier, à multiplier les appréciations portées sur la perfection de l’être aimé : ainsi, dans « La Belle Matineuse » (1649), VOITURE1 nomme celle qu’il aime « la Nymphe divine », l’évoque parée « de tant d’attraits divers », la considère comme « l’astre du jour » :

Des portes du matin l’Amante de Céphale,
Ses roses épandait dans le milieu des airs,
Et jetait sur les cieux nouvellement ouverts
Ces traits d’or et d’azur qu’en naissant elle étale,


Quand la Nymphe divine, à mon repos fatale,
Apparut, et brilla de tant d’attraits divers,
Qu’il semblait qu’elle seule éclairait l’Univers
Et remplissait de feux la rive Orientale.

Le Soleil se hâtant pour la gloire des Cieux
Vint opposer sa flamme à l’éclat de ses yeux,
Et prit tous les rayons dont l’Olympe se dore.

L’Onde, la terre et l’air s’allumaient alentour
Mais auprès de Philis on le prit pour l’Aurore,
Et l’on crut que Philis était l’astre du jour.

Les précieux recherchent l’effet, le paradoxe, s’efforcent de créer la surprise, en usant notamment de la pointe qui achève le poème sur une notation brillante : à la fin du « Dépit corrigé » (in Les Plaintes d’Acanthe, 1633), Tristan L’HERMITE conclut ses réflexions sur l’indifférence de l’objet de son amour en s’écriant :

C’est trop longtemps combattre un orgueil invincible
Qui brave ma constance, et ma fidélité.
Ne nous obstinons plus dans la témérité
De vouloir aborder ce roc inaccessible.


Tournons ailleurs la voile, et s’il nous est possible
Oublions tout à fait cette ingrate beauté,
Ne pouvant concevoir qu’avecque2 lâcheté
Tant de ressentiment pour une âme insensible.


Mais que dis-tu mon cœur ? aurais-tu consenti
Au perfide dessein de changer de parti,
Servant comme tu fais un objet adorable ?

Non, non, celle que j’aime est d’un trop digne prix,
Et tout autre beauté n’est pas même capable
De faire des faveurs qui vaillent ses mépris.

Ils jouent sur les oppositions et notamment sur les antithèses qui rapprochent, de façon inattendue, des expressions, des idées contraires : toujours dans « Le Dépit corrigé », Tristan L’HERMITE, parlant de celle qu’il aime, montre « la témérité / De vouloir aborder ce roc inaccessible » (v. 3-4). Ils accumulent les images, utilisent à satiété la métaphore qui consiste à supprimer le second terme d’une comparaison : dans « Le Promenoir des deux amants », Tristan L’HERMITE, pour désigner la poitrine de la femme aimée, parle de « ces deux monts d’albâtre3 ». A l’expression simple et directe, ils préfèrent la périphrase : dans Le Grand Cyrus (1649-1653) de Madeleine DE SCUDÉRY, Timocrate, au lieu de nommer Télésile dont il est tombé amoureux, évoque « ce merveilleux objet dont mes yeux étaient enchantés ». Ils utilisent volontiers la personnification qui donne vie à des objets ou à des notions : Tristan L’HERMITE choisit comme titre d’un de ses poèmes « Le Dépit corrigé ».

La préciosité ne se confond cependant pas avec le baroque. Fascinés par le jeu stylistique, les précieux manquent parfois du souffle de l’inspiration et leur expression apparaît souvent apprêtée. Par ailleurs, contrairement aux baroques soucieux de saisir toute la complexité de l’existence, les précieux sélectionnent les réalités qu’ils décrivent, et donc éliminent. Attirés par l’idéalisme, ils sont partisans d’un langage subtil, choisi, ce qui les amène à rejeter systématiquement les mots crus, à refuser d’aborder les sujets vulgaires.

LES GENRES PRÉCIEUX

La préciosité se retrouve dans le roman, particulièrement apte à décrire les subtilités de l’amour. Elle rencontre également un terrain privilégié dans la lettre littéraire favorable au développement d’un badinage gratuit (se souvenir des lettres, en particulier la dernière, que Cyrano écrit pour Christian et envoie à Roxane dans la pièce Cyrano de Bergerac d’Edmond ROSTAND – le Cyrano historique est lui aussi connu pour les lettres qu’il envoyait à ses contemporains).

Les « romans-fleuves », dont La Princesse de Clèves possède encore des caractéristiques (pas sa longueur !), atteignent parfois plusieurs milliers de pages. Ils s’appuient sur des données tirées de l’histoire (par exemple La Princesse de Clèves se déroule « dans les dernières années du règne de Henri second »), mais l’exactitude historique n’y est que relative : les auteurs ont tendance à projeter les réalités de leur temps et à faire parler leur imagination. Ce qui leur importe surtout, c’est la description de la passion amoureuse. Il s’agit, comme noté plus haut, d’un amour éthéré qui est présenté comme le moteur des actions humaines, qui incite le héros à se livrer à de hauts faits pour plaire à la femme aimée. C’est par ailleurs l’occasion de multiplier les aventures, ou à faire se succéder les rebondissements. Dans La Princesse de Clèves, les aventures laissent place aux digressions, aux récits enchâssés qui viennent apporter un éclairage autre sur les passions antagonistes de l’héroïne.

La poésie est son domaine d’élection. La préciosité reste encore modérée chez SAINT- AMANT ou chez Tristan L’HERMITE. Elle s’épanouit chez Vincent VOITURE (voir « La Belle matineuse »).

Les poètes précieux ont su mettre à leur service le sonnet, en accentuant encore la subtilité de la pointe qui l’achève. Ils ont aussi redonné vie à des genres légers, comme le madrigal, petit poème amoureux, le blason, qui consiste à décrire en détail le corps féminin en le magnifiant, et surtout le rondeau4 que VOITURE pratique fréquemment.

Les Salons littéraires
L
A MULTIPLICATION DES SALONS

L’amateur de mondanités et de vie brillante a le choix durant ces années 1630-1661. Le nombre de salons susceptibles de l’accueillir se multiplie. Encore faut-il, il est vrai, qu’il soit accepté, et la sélection est rigoureuse. Y être admis, c’est faire partie de l’élite de ce Paris mondain.

Pour la femme ou l’homme à la mode, il est indispensable d’avoir ses entrées à l’hôtel de Rambouillet. Dans cette somptueuse demeure située tout près du Louvre, la marquise DE RAMBOUILLET, bientôt assistée de ses deux filles, y reçoit ses nombreux invités. De 1610 à 1665, ce cercle devient une véritable institution. Les réunions qui s’y tiennent revêtent une grande importance dans l’évolution des idées : elles permettent de vulgariser dans les milieux de la cour l’esthétique classique qui est en train de se développer. Elles amènent à se côtoyer des grands, comme le cardinal DE LA VALETTE ou CONDÉ et des écrivains, comme VOITURE, VAUGELAS, LA ROCHEFOUCAULD, Madame DE SÉVIGNÉ ou Madame DE LA FAYETTE.

A partir de 1650, le rayonnement de ce salon tend à être progressivement éclipsé par celui de Madeleine DE SCUDÉRY. D’abord habituée de l’hôtel de Rambouillet, elle fonde son propre cercle dans sa demeure du Marais. Elle y entraîne des familiers du salon concurrent et y réunit des grands bourgeois et des écrivains. C’est là que se développe l’esprit précieux.

Ces deux centres de la vie mondaine sont de loin les plus importants. Mais bien d’autres cercles s’ouvrent aux amateurs. Dans le salon de Ninon de LENCLOS, se réunissent les libertins5. Chez Françoise D’AUBIGNÉ, l’épouse de Paul SCARRON et future Madame DE MAINTENON (seconde épouse de Louis XIV), se presse une assistance essentiellement bourgeoise. Durant la période suivante, d’autres salons verront le jour, en particulier celui de Madame DE LA FAYETTE (voir « quelques éléments biographiques »).

LE RAFFINEMENT FÉMININ

Le développement des salons constitue un phénomène de société qui s’organise autour de la femme. C’est elle qui règne sur ces cercles, c’est autour d’elle que s’élabore un véritable cérémonial fait de raffinement et de subtilité.

Voici un habitué qui arrive au jour et à l’heure de la réception à l’entrée d’un de ces lieux d’élection. Il heurte la porte avec le heurtoir soigneusement entouré d’un linge pour que le bruit ne gêne pas la conversation. Un valet lui ouvre et l’annonce à la maîtresse de maison. Il monte un étage et entre dans la chambre où se déroule la réunion. L’hôtesse est étendue ou assise au pied du lit. D’un côté, dans ce que l’on appelle une ruelle, s’empressent les serviteurs. Dans l’autre ruelle, prennent place les invités. Le nouvel arrivant présente ses hommages, fait ses civilités, puis se mêle au cercle.

On parle des grands problèmes de l’heure. Les précieuses revendiquent hautement l’égalité de la femme, son droit à la culture, sa liberté de choix, en particulier dans le mariage. On évoque les subtilités de l’amour, on discute longuement sur les comportements qu’il convient d’adopter. La littérature est un des sujets privilégiés. On juge des ouvrages. On entend des auteurs réputés lire leurs œuvres. On donne connaissance des lettres brillantes que l’on a reçues. On organise des concours de poésie.

LES JEUX

Dans ce monde d’oisifs, les jeux de société occupent une place importante. On prend comme surnoms les noms des héros des romans à la mode6. Le jeu du portrait consiste à faire deviner l’identité d’un familier du salon. Dans le jeu du corbillon, il s’agit, en réponse à la question : « Que met-on dans mon corbillon7 ? », de nommer un défaut ou une qualité de la personne à reconnaître, en utilisant un mot finissant par « -on ». Des plaisanteries, parfois douteuses, pimentent la vie de ces oisifs : après avoir raccourci ses habits, on fait croire, par exemple, au comte DE GUICHE que son corps a enflé parce qu’il a consommé des champignons vénéneux ; et l’on rit de son effroi lorsqu’il essaie de mettre ses vêtements. On ne s’ennuyait décidément pas dans les salons à la mode…

NOTES :

1. Ce thème de « La Belle Matineuse » (comparaison de la femme aimée avec l’étoile qui annonce le jour au matin) est extrêmement fréquent dans la poésie amoureuse à partir du XVIe siècle dans toute l’Europe (France, Italie, Espagne). Ce genre de thème est ce qu’on appelle un topos littéraire (attention au pluriel : des topoï littéraires) topos [τόπος] est un mot grec qui signifie « le lieu », en l’occurrence « le lieu commun » en littérature).
2. Ancienne orthographe de la préposition « avec » (seule orthographe qui vous soit permise). Ici, cette graphie permet d’obtenir les 12 syllabes nécessaires à l’alexandrin.
3. Pierre blanche employée pour faire des statues.
4. Poème de forme fixe composé d’une strophe de quatre ou cinq vers, une strophe de deux ou trois vers suivis du refrain et une strophe de quatre ou cinq vers terminée par le refrain.
5. Il n’est évidemment question que de libertinage de pensée, pas de mœurs. Les libertins, pour le dire rapidement, remettent en question l’organisation politique et sociale puisqu’ils écartent le fondement religieux de ces organisations : si Dieu n’est pas nécessaire à la vie humaine et à son organisation, comment faire ? C’est cette liberté par rapport aux doctrines officielles qui leur vaut le surnom de « libertins ». Ensuite, le libertinage devient, vers le XVIIIe siècle, davantage un libertinage de mœurs, avec des auteurs comme Sade, Mirabeau ou Laclos. Le sens que nous donnons, nous, aujourd’hui, au terme libertin (± échangiste, couples libres…) est tout à fait récent et très éloigné de ce que l’on appelait « libertin » aux XVIe-XVIIIe siècles.
6. Cela explique qu’Antoine Girard, se fasse nommer « Marc-Antoine de Gérard, sieur de Saint-Amant », que Madeleine Robin, se fasse appeler « Roxane » dans Cyrano de Bergerac.
7. Petite corbeille

Galerie de portraits et arbres généalogiques

Voici, pour vous permettre de vous y retrouver un peu plus facilement, une galerie des portraits des personnages historiques présents dans La Princesse de Clèves.

Voici, par ailleurs, un ensemble d’arbres généalogiques qui vous permettront de mieux comprendre les relations familiales et de pouvoir à l’œuvre dans le récit.

Généalogie des Valois, c’est-à-dire la famille royale de l’époque de l’intrigue (en particulier Henri II, Catherine de Médicis, François II et Marie Stuart)
La famille des Guise, eux aussi présents dans le récit (Cardinal de Lorraine, Duc de Guise, Marie Stuart – épouse de François II)
Généalogie de la famille royale d’Angleterre, les Tudor, dont nous aurons besoin pour comprendre l’histoire d’Anne de Boulen, mais aussi les relations entre les maisons de France et d’Angleterre, en particulier avec le mariage de François II et Marie Stuart.

« La Princesse de Clèves » – Entrer dans l’œuvre

Voici quelques éléments pour vous aider à entrer dans l’œuvre que nous allons étudier et vous en « faciliter » la lecture.

Vous pouvez, comme pour Montaigne, écouter un enregistrement audio du roman, par exemple celui-ci :


Mais, Vous pouvez, avant tout, commencer par écouter/lire quelques résumés (par exemple celui qui se trouve aux pages 194-197 de l’édition à partir de laquelle nous travaillerons).

En premier lieu je vous recommande celui-ci qui est très bon (et drôle), parce qu’il est du divin Jean Rochefort, mais il vous faudra vous accrocher pour comprendre l’ensemble du texte (l’argot est omniprésent) :

Ensuite (ne vous fiez pas au quinzième degré de la première minute), je vous recommande ce résumé très détaillé (et sérieux nonobstant les apparences) en deux parties :

Dans un autre registre, vous pouvez parcourir cette rapide BD qui permet, au moins, de fixer rapidement les différentes étapes du récit.

Enfin, je vous l’ai déjà signalée, vous pouvez visionner l’adaptation cinématographique que Christophe Honoré a fait de La Princesse de Clèves en 2008, avec son film La Belle personne. Il s’agit d’une transposition à l’époque moderne, dans un lycée parisien, de l’intrigue écrite par Madame de Lafayette.

https://youtu.be/IAQ9UTtTt28

En ce qui nous concerne, nous produirons, en classe, un résumé collaboratif de cette œuvre avant que vous ne commenciez la lecture de l’œuvre intégrale par vous-mêmes.

L’argumentation et les stratégies argumentatives

L’argumentation appartient à la littérature d’idées et défend ou réfute des opinions et idées dans des domaines aussi variés que la philosophie, les sciences, la politique, etc.

Argumenter consiste à développer une thèse dans le but de remporter l’adhésion du destinataire.

Il existe deux types d’argumentation :

L’argumentation directe

L’argumentation est dite « directe » lorsque le locuteur énonce explicitement sa thèse et la développe. Elle ressortit donc exclusivement au discours argumentatif, sans recourir à la fiction. Elle peut toutefois revêtir de multiples formes :

  • Essai
  • Discours
  • Dialogue
  • Article
  • Préface, etc.

Les objectifs de ce type d’argumentation sont de :

  • Produire un argumentaire clair : il ne peut y avoir aucune ambiguïté sur la pensée du locuteur (mais attention, parfois, au recours à l’ironie, qui implique que l’énoncé doit être lu au contraire de ce qui est écrit – il y a généralement des indices de cette ironie)
  • Développer la capacité de réflexion du lecteur en le confrontant directement à ses propres idées et opinions

L’argumentation indirecte

L’argumentation est dite « indirecte » lorsque les idées sont exprimées indirectement par la fiction. L’auteur passe le relai à un ou plusieurs de ses personnages, chacun incarnant une position sur le sujet donné. Elle peut aussi revêtir des formes multiples :

  • Apologue (court récit porteur d’une morale, comme la fable ou le conte)
  • Dialogue dans les récits ou au théâtre
  • Poésie engagée
  • Description, portrait
  • Document iconographique (image, tableau…), etc.

Les objectifs de ce type d’argumentation sont de :

  • Divertir le public : ces textes sont généralement agréables à lire et vivants du fait de la présence d’une action
  • Atteindre un large public par le recours à la fiction qui est moins austère qu’un discours purement argumentatif
  • Contourner la censure : l’auteur retranscrit les paroles/pensés d’autres que lui, il ne saurait donc être incriminé

Qu’elle soit directe ou indirecte, l’argumentation peut suivre plusieurs buts, cumulables entre eux :

Démontrer

C’est argumenter de façon objective, le locuteur part d’une vérité et s’appuie sur des preuves universelles. C’est une démarche scientifique qui aboutit à une conclusion irréfutable.

Indices : vocabulaire de la science, registre didactique, absence de modalisateurs, présence de connecteurs logiques, exemples précis.

Délibérer

C’est argumenter en discutant et en examinant tous les aspects d’un problème avant d’aboutir à une décision/conclusion. Lorsque plusieurs personnes sont impliquées, on parle de débat, lorsqu’il n’y a qu’une seule personne, c’est un monologue délibératif.

Indices : Marques de l’énonciation (1ère et 2e personnes), phrases interrogatives, connecteurs logiques, hypothèses, alternatives.

Convaincre

C’est argumenter pour défendre une opinion personnelle en faisant appel à la réflexion. Le locuteur peut parfois énoncer une thèse réfutée pour mieux s’y opposer et faire valoir son argument.

Indices : vocabulaire de la réflexion, connecteurs logiques, comparaisons/analogies, exemples, raisonnements inductifs/déductifs, syllogisme (« si… et… alors… »).

Persuader

C’est argumenter en orientant sa stratégie sur la séduction et le recours aux sentiments (crainte, pitié, surprise, dégoût, envie, indignation…)

Indices : vocabulaire des émotions, modalisateurs, adverbes et adjectifs, phrases interrogatives et exclamatives, registres ironique, satirique, pathétique, comique, arguments ad hominem et d’autorité.


Pour remplir ces objectifs, on s’appuie sur cinq types d’arguments et cinq types de raisonnements.

Les cinq types d’arguments

  1. L’argument d’expérience : il s’appuie sur l’observation de faits tirés de l’expérience vécue, de l’histoire, de l’actualité, etc. dont la réalité semble incontestable.
  2. L’argument d’autorité : il s’appuie sur la renommée d’une personne (auteur, penseur, homme politique), d’une institution, sur la sagesse d’une maxime ou des valeurs universellement admises (liberté, tolérance, etc.)
  3. L’argument ad hominem (« contre un homme ») : il discrédite l’adversaire en s’attaquant à son physique, sa personnalité, son passé plutôt qu’à ses idées
  4. L’interrogation rhétorique : c’est une affirmation déguisée en question et qui n’appelle pas de réponse tant elle est évidente
  5. L’alternative: elle limite le choix à deux positions extrêmes, sans permettre d’adopter un parti pris nuancé

Les cinq types de raisonnements

  1. Le raisonnement déductif : on part d’une loi générale pour en tirer une conséquence logique pour un cas particulier
  2. Le raisonnement inductif : on part d’observations particulières pour aboutir à un principe général. Attention à deux écueils : les généralisations fausses (« de tout temps les hommes ») et le recours aux préjugés (« les Français sont sales et arrogants »)
  3. Le raisonnement par analogie : comparaison avec un domaine familier et connu du destinataire
  4. Le raisonnement concessif : on admet un argument auquel on est opposé pour le fragiliser en montrant ses faiblesses et ses failles logiques
  5. Le raisonnement par l’absurde : on imagine les conséquences absurdes d’une thèse

Travailler au brouillon

Le brouillon est une étape indispensable pour rendre un travail organisé et bien structuré. Il permet :

  • d’analyser finement le sujet proposé ;
  • de dégager les multiples idées qui peuvent se rattacher au sujet ;
  • d’organiser ses idées les unes par rapport aux autres ;
  • de répertorier les exemples susceptibles de servir à illustrer vos arguments ;
  • d’avoir une vision synthétique et progressive du travail à rendre (indispensable pour l’oral) ;
  • de rédiger intégralement l’introduction et la conclusion pour n’avoir qu’à les recopier sans se soucier de les improviser lors du passage au propre.

Le travail au brouillon, doit occuper environ les deux-tiers de votre temps de travail soit :

  • 40 minutes pour une épreuve d’une heure
  • 1h10 pour une épreuve de deux heures
  • 2h pour une épreuve de trois heures

beenhere

Ce que n’est pas le brouillon

une version rédigée de votre travail que vous recopiez au propre (vous n’en aurez pas le temps)

beenhere

Nota bene

Il faut distinguer le brouillon pour une épreuve en temps limité et celui pour une épreuve à la maison en temps potentiellement « infini ».
– A la maison : brouillon d’étude du sujet > brouillon rédigé pour correction > copie au propre
– En classe : brouillon d’étude > rédaction directe au propre (sauf introduction/conclusion)

Règles de base du travail au brouillon

  • Ritualiser le brouillon : toujours faire la même chose (quand votre méthode sera sûre)
  • N’écrire que sur un côté de la feuille, pour éviter d’oublier des éléments lors de la rédaction
  • Numéroter les pages, pour pouvoir réorganiser la liasse en cas de mélange intempestif
  • Consacrer une page de brouillon à chaque partie, une page pour l’introduction et une pour la conclusion

Analyse du sujet (pour la dissertation)

  • Recopier le sujet seul au centre d’une page (format paysage), de façon aérée et lisible mais sans couper les groupes de mots (nom/adjectif ; verbe/complément…)
  • Repérer (souligner, encadrer, entourer, surligner…) les mots et groupes de mots importants
  • Définir, faire les remarques nécessaires sur chacun de ces mots/groupes de mots (qu’est-ce que cela implique ? qu’est-ce qui est sous-entendu ?)

==> Vous devriez commencer à pouvoir dégager une problématique

Sur une autre feuille

  • Noter, sans chercher encore à les organiser, vos idées ou exemples.
  • Regrouper les idées en fonction de thèmes que vous aurez dégagé de votre analyse du sujet ou que vous aurez repéré dans le texte (pour le commentaire de texte).

==> Formaliser une problématique qui vous permette de reprendre
les différents thèmes définis précédemment.

  • Établir le plan détaillé de votre travail : une page par partie, noter clairement les arguments (semi-rédigés) et les exemples qui les accompagnent ainsi que les éléments d’interprétation
  • Rédiger les transitions entre chacune des parties à la fin de la page consacrée à chacune

  • Rédiger intégralement l’introduction et la conclusion de votre travail

PAUSE
(si vous avez besoin d’en faire une)

Recopier au propre votre travail, au pas de course, si vous devez faire une pause, faites-la en milieu de phrases, il sera plus facile de retrouver le fil de votre pensée ainsi (c’est ce que faisait Hemingway)

Lire « Les Fleurs du mal » (1857-1861-1867) – En guise de sommaire…

L’œuvre que vous allez lire, Les Fleurs du mal de Baudelaire, est une œuvre complexe à plusieurs titres :

  • La langue employée, même si elle ressemble beaucoup à la nôtre, peut s’avérer plus complexe à comprendre qu’il y parait. C’est le fait de l’emploi d’un vocabulaire recherché, parfois contraint par les choix métriques opérés (rédaction en alexandrins, mise en place des rimes…). En cas de doute, de moindre doute, rechercher le terme dans un dictionnaire. Vous pouvez consulter, en ligne, un grand nombre de dictionnaires de la langue française, réunis par le Centre National de Recherche Textuelle et Lexicale (CNRTL) dans la rubrique « lexicographie ».
  • L’histoire et la a structure du recueil (voir la fiche consacrée à cet élément)
  • Les thèmes développés par Baudelaire qui tiennent autant à la personnalité de l’auteur que de l’Histoire et de l’histoire littéraire de la première moitié du XIXe siècle (voir la fiche « Baudelaire dans son siècle »)
  • Le style et la métrique : l’ensemble des éléments formels qui reprennent les codes hérités du XVIIe siècle mais en les modifiant profondément.

Règles relatives aux césures

Lorsque l’on écrit à l’ordinateur, il est facile d’aligner le texte simultanément sur les marges de droites et de gauche (option « justifier » du traitement de texte). En revanche, cet effort de mise en page est bien plus complexe lorsqu’on écrit à la main. Si l’on veut éviter les écrits « en oriflammes » (ce qui n’est nullement obligatoire), il est nécessaire de « couper les mots », d’effectuer ce que l’on nomme des « césures ».

Or, les césures répondent certes à un soin esthétique mais ne sauraient s’affranchir des règles qui encadrent cette pratique.

Ce sont ces règles que je rappelle ci-après.

NB. Dans les exemples, la barre oblique marque la césure, les crochets droits l’infrangibilité des groupes et le « ° » indique les formes fausses.

  1. Tous les mots ne peuvent pas être coupés
    1. Il est interdit de couper les monosyllabes ([de], [par]) y compris les diphtongues ([au], [eaux])
    2. Il est interdit de ne laisser que deux lettres en fin ou début de ligne
    3. Il est interdit de couper les abréviation ([SNCF])
    4. Il est interdit de séparer un titre du nom de la personne qui le suit ([M. Dupont], [Mme Durant], [Me Richard], [Dr Jones])
    5. Il est interdit de couper un nombre et son unité ([35 degrés], [31 av. J.-C.])
  1. Les mots ne sont pas coupés n’importe où
    1. Il est interdit de couper un mot lorsque c’est le dernier de la page
    2. Il est interdit de couper les diphtongues (°contra/ire)
    3. Il est interdit de couper la syllabe finale d’un mot si elle se termine par un -e muet (°dramati/que)
    4. On doit couper entre deux syllabes (par/tiel/le/ment)
    5. On doit couper les mots entre deux consonnes identiques (partiel/lement)
    6. Les mots composés doivent être coupés après le trait d’union (tire-/bouchon)
    7. On doit couper les mots en fonction de leur étymologie, c’est-à-dire après le préfixe ou avant le suffixe (con/jonction, homo/gène)
  1. La règle de la « concuvi »
    1. Il est interdit de laisser seules les syllabes « con », « cu » et « vi », quelle qu’en soit l’orthographe, et ce pour des raisons de bienséance : le « con » étant le sexe de la femme, le « vit » celui de l’homme et le « cul » ce sur quoi nous sommes assis.

Un conseil simple : Si vous ne parvenez pas à apprendre ces règles, ne coupez pas les mots, ainsi vous ne commettrez aucune erreur en pensant sacrifier à l’esthétique (qui reste et demeure secondaire dans tous les écrits).

La prise de notes et la restitution des notes

La prise de notes

Que ce soit pour garder une trace d’un cours ou d’une lecture, il est nécessaire de prendre des notes. En effet, le cerveau humain n’est pas en mesure de fixer de façon pérenne une information si elle n’est pas réutilisée régulièrement.

Les méthodes de prise de notes sont multiples et c’est à chacun d’entre nous de trouver sa façon de faire qui dépend d’une part de la capacité de mémorisation et de la structure intellectuelle de chacun. Il ne saurait donc y avoir de formule unique valable pour toutes et tous.

Je vous propose ci-après deux méthodes (vous trouverez les outils numériques qu’il est possible d’employer pour les mettre en œuvre sur le site suivant, si vous le souhaitez, mais tout est parfaitement faisable à la main, c’est même mieux).

  • Méthode par puces (“bullet points”)

Il s’agit d’une méthode qui place chacun des éléments de l’exposé les uns sous les autres et l’ensemble est hiérarchisé au moyen de puces (signes dactylographiques), les éléments les plus importants (grandes parties) sont contre la marge et les éléments de moindre importance s’en écartent. Il est bon d’attribuer une puce différente à chaque niveau hiérarchique. On peut aussi varier les couleurs, si cela convient.

Exemple de prise de notes sur la biographie de Montaigne.

Il est inutile de rédiger ces notes, ce ne sont que des « accroches » qui servent à ancrer des éléments à mémoriser, une fois ces éléments en tête, on peut redévelopper le propos.

  • Méthode dite “Cornell” (université des États-Unis) (modèle vierge)

Dans ce cas-là, la fiche est divisée en 4 parties. Le cartouche supérieur permet de savoir d’un coup d’œil de quoi il s’agit. On y note la date de rédaction de la fiche (pour pouvoir la classer efficacement et la compléter éventuellement), le titre (ce dont elle parle) et, dans le cas de la lecture d’un texte, le nom de l’auteur et le titre de l’œuvre (particulièrement intéressant pour les lectures cursives).

Les deux colonnes centrales servent à la prise de note à proprement parler. Dans la colonne de droite notez les éléments importants du cours/du texte lu. Dans celle de gauche reportez les termes clés et les différentes questions que l’on pourrait vous poser sur ce cours/ce texte.

Le cartouche inférieur sert à faire la synthèse de l’ensemble, les choses à retenir absolument.

Exemple de prise de notes sur la biographie de Montaigne en utilisant la méthode Cornell.

Restituer/Reprendre des notes

Le travail de la prise de notes ne s’arrête pas au cours, il faut ensuite reprendre ces documents pour les clarifier, les expliciter un peu. Cela peut passer par une reprise, sous la même forme, des notes prises sur un nouveau document qui sera plus clair parce que vous ne serez plus dans l’urgence d’une saisie durant le cours. Mais vous pouvez aussi remanier la forme, par exemple, d’une carte mentale (aussi nommée « carte heuristique » ou « mind-map »).

Il s’agit là de placer l’idée principale au centre d’un schéma et de « rayonner à partir de cette idée vers celles qui lui sont immédiatement rattachées. On peut alors préciser chacune des idées en une sous-idée systématiquement rattachée à la précédente. Pour restituer le raisonnement, il suffit de suivre les fils qui réunissent les bulles entre elles et développer l’argumentaire. Il est évident que l’on peut développer autant que nécessaire chacun des points en fonction des connaissances acquises, à acquérir ou de leur complexité.

Carte heuristique présentant la biographie de Montaigne.

Le travail avec des cartes mentales peut aussi, si vous parvenez à vous familiariser avec cet outil, et s’il convient à votre tournure d’esprit, être parfaitement utile pour une préparation de plan de commentaire de texte, de dissertation ou de présentation orale. Dans ce cas, au centre se place le sujet, et chacun des points qui lui sont immédiatement reliés constituent les grandes parties et les niveaux immédiatement inférieurs les sous-parties.

Ficher les textes de l’oral

Pour vous préparer à l’épreuve orale du bac (et aussi la dissertation à l’écrit), il est nécessaire que vous puissiez revoir rapidement les textes étudiés afin de pourvoir en faire le commentaire le plus efficace possible le jour de l’oral.

Pour ce faire, une des solutions est de « ficher » ces textes.

Les éléments qui doivent nécessairement apparaître sont les suivants :

  • Auteur et titre de l’extrait
  • Origine de l’extrait (titre de l’ouvrage dont il est issu et sa date de composition)
  • Contextualisation – attention, ne mentionner que les éléments pertinents pour la compréhension du passage :
    • éléments de biographie de l’auteur
    • éléments d’histoire
    • éléments d’histoire littéraire (mouvement[s] littéraire[s] au[x]quel[s] l’auteur se rattache ou est associé)
    • situation du texte dans l’œuvre (ce qui s’est produit avant et qui éclaire le passage étudié)
  • Structure du passage : les différentes sous-parties du texte
  • Explication de quelques éléments notables (vocabulaire, grammaire, style) de chaque passage susceptible d’éclairer le sens de chaque partie et de mettre en lumière le lien qui existe entre chacune.

Vous pouvez, si vous le souhaitez, employer la fiche de révision suivante :

Écriture d’invention – Montaigne « Des Cannibales »

À la fin de l’essai « Des Cannibales », Montaigne donne la parole aux « sauvages » venus en Europe. Il rapporte alors la conversation qu’ils ont eu avec le roi de France et les courtisans qui l’accompagnaient (dont Montaigne lui-même).

Montaigne dit ne se rappeler que deux des trois éléments relevés par les « sauvages » :

« Après cela, quelqu’un en demanda leur avis, et voulut savoir d’eux ce qu’ils y avaient trouvé de plus admirable. Ils répondirent trois choses, dont j’ai perdu la troisième, et en suis bien marri ».

Vous rédigerez cette « troisième chose admirable » que les sauvages ont dite au roi et à sa cour. Souvenez-vous qu’admirable signifie « que l’on peut admirer », « qui suscite l’étonnement », ce que vous décrirez ne peut donc pas être un élément trivial.

Pour ce faire, vous vous appuierez sur vos connaissances des essais « Des Cannibales » et « Des Coches » (c’est-à-dire que vous pouvez vous inspirer d’éléments par ailleurs mentionnés par Montaigne) et de ce que vous savez du contexte historico-politico-philosophique de l’écriture de ce texte.

L’objectif est, aussi, d’imiter, dans la mesure du possible, le style de Montaigne. Vous pouvez donc tâcher d’employer des phrases complexes (bien construites évidemment), de procéder à quelques digressions, mettre en place des analogies, des oppositions, jouer sur l’ironie du propos ou de la situation… comme nous l’avons vu lors des explications de textes. Votre travail pourra être mené soit au discours direct, soit – comme le fait Montaigne – au discours indirect.

Votre travail comptera entre une vingtaine et une trentaine de lignes et devra m’être rendu de façon manuscrite le lundi 25 janvier prochain.