Voici quelques éléments pour vous aider à entrer dans l’œuvre que nous allons étudier et vous en « faciliter » la lecture.
Vous pouvez, comme pour Montaigne, écouter un enregistrement audio du roman, par exemple celui-ci :
Mais, Vous pouvez, avant tout, commencer par écouter/lire quelques résumés (par exemple celui qui se trouve aux pages 194-197 de l’édition à partir de laquelle nous travaillerons).
En premier lieu je vous recommande celui-ci qui est très bon (et drôle), parce qu’il est du divin Jean Rochefort, mais il vous faudra vous accrocher pour comprendre l’ensemble du texte (l’argot est omniprésent) :
Ensuite (ne vous fiez pas au quinzième degré de la première minute), je vous recommande ce résumé très détaillé (et sérieux nonobstant les apparences) en deux parties :
Dans un autre registre, vous pouvez parcourir cette rapide BD qui permet, au moins, de fixer rapidement les différentes étapes du récit.
Enfin, je vous l’ai déjà signalée, vous pouvez visionner l’adaptation cinématographique que Christophe Honoré a fait de La Princesse de Clèves en 2008, avec son film La Belle personne. Il s’agit d’une transposition à l’époque moderne, dans un lycée parisien, de l’intrigue écrite par Madame de Lafayette.
https://youtu.be/IAQ9UTtTt28
En ce qui nous concerne, nous produirons, en classe, un résumé collaboratif de cette œuvre avant que vous ne commenciez la lecture de l’œuvre intégrale par vous-mêmes.
L’argumentation appartient à la littérature d’idées et défend ou réfute des opinions et idées dans des domaines aussi variés que la philosophie, les sciences, la politique, etc.
Argumenter consiste à développer une thèse dans le but de remporter l’adhésion du destinataire.
Il existe deux types d’argumentation :
L’argumentation directe
L’argumentation est dite « directe » lorsque le locuteur énonce explicitement sa thèse et la développe. Elle ressortit donc exclusivement au discours argumentatif, sans recourir à la fiction. Elle peut toutefois revêtir de multiples formes :
Essai
Discours
Dialogue
Article
Préface, etc.
Les objectifs de ce type d’argumentation sont de :
Produire un argumentaire clair : il ne peut y avoir aucune ambiguïté sur la pensée du locuteur (mais attention, parfois, au recours à l’ironie, qui implique que l’énoncé doit être lu au contraire de ce qui est écrit – il y a généralement des indices de cette ironie)
Développer la capacité de réflexion du lecteur en le confrontant directement à ses propres idées et opinions
L’argumentation indirecte
L’argumentation est dite « indirecte » lorsque les idées sont exprimées indirectement par la fiction. L’auteur passe le relai à un ou plusieurs de ses personnages, chacun incarnant une position sur le sujet donné. Elle peut aussi revêtir des formes multiples :
Apologue (court récit porteur d’une morale, comme la fable ou le conte)
Dialogue dans les récits ou au théâtre
Poésie engagée
Description, portrait
Document iconographique (image, tableau…), etc.
Les objectifs de ce type d’argumentation sont de :
Divertir le public : ces textes sont généralement agréables à lire et vivants du fait de la présence d’une action
Atteindre un large public par le recours à la fiction qui est moins austère qu’un discours purement argumentatif
Contourner la censure : l’auteur retranscrit les paroles/pensés d’autres que lui, il ne saurait donc être incriminé
Qu’elle soit directe ou indirecte, l’argumentation peut suivre plusieurs buts, cumulables entre eux :
Démontrer
C’est argumenter de façon objective, le locuteur part d’une vérité et s’appuie sur des preuves universelles. C’est une démarche scientifique qui aboutit à une conclusion irréfutable.
Indices : vocabulaire de la science, registre didactique, absence de modalisateurs, présence de connecteurs logiques, exemples précis.
Délibérer
C’est argumenter en discutant et en examinant tous les aspects d’un problème avant d’aboutir à une décision/conclusion. Lorsque plusieurs personnes sont impliquées, on parle de débat, lorsqu’il n’y a qu’une seule personne, c’est un monologue délibératif.
Indices : Marques de l’énonciation (1ère et 2e personnes), phrases interrogatives, connecteurs logiques, hypothèses, alternatives.
Convaincre
C’est argumenter pour défendre une opinion personnelle en faisant appel à la réflexion. Le locuteur peut parfois énoncer une thèse réfutée pour mieux s’y opposer et faire valoir son argument.
Indices : vocabulaire de la réflexion, connecteurs logiques, comparaisons/analogies, exemples, raisonnements inductifs/déductifs, syllogisme (« si… et… alors… »).
Persuader
C’est argumenter en orientant sa stratégie sur la séduction et le recours aux sentiments (crainte, pitié, surprise, dégoût, envie, indignation…)
Indices : vocabulaire des émotions, modalisateurs, adverbes et adjectifs, phrases interrogatives et exclamatives, registres ironique, satirique, pathétique, comique, arguments ad hominem et d’autorité.
Pour remplir ces objectifs, on s’appuie sur cinq types d’arguments et cinq types de raisonnements.
Les cinq types d’arguments
L’argument d’expérience : il s’appuie sur l’observation de faits tirés de l’expérience vécue, de l’histoire, de l’actualité, etc. dont la réalité semble incontestable.
L’argument d’autorité : il s’appuie sur la renommée d’une personne (auteur, penseur, homme politique), d’une institution, sur la sagesse d’une maxime ou des valeurs universellement admises (liberté, tolérance, etc.)
L’argument ad hominem (« contre un homme ») : il discrédite l’adversaire en s’attaquant à son physique, sa personnalité, son passé plutôt qu’à ses idées
L’interrogation rhétorique : c’est une affirmation déguisée en question et qui n’appelle pas de réponse tant elle est évidente
L’alternative: elle limite le choix à deux positions extrêmes, sans permettre d’adopter un parti pris nuancé
Les cinq types de raisonnements
Le raisonnement déductif : on part d’une loi générale pour en tirer une conséquence logique pour un cas particulier
Le raisonnement inductif : on part d’observations particulières pour aboutir à un principe général. Attention à deux écueils : les généralisations fausses (« de tout temps les hommes ») et le recours aux préjugés (« les Français sont sales et arrogants »)
Le raisonnement par analogie : comparaison avec un domaine familier et connu du destinataire
Le raisonnement concessif : on admet un argument auquel on est opposé pour le fragiliser en montrant ses faiblesses et ses failles logiques
Le raisonnement par l’absurde : on imagine les conséquences absurdes d’une thèse
Le brouillon est une étape indispensable pour rendre un travail organisé et bien structuré. Il permet :
d’analyser finement le sujet proposé ;
de dégager les multiples idées qui peuvent se rattacher au sujet ;
d’organiser ses idées les unes par rapport aux autres ;
de répertorier les exemples susceptibles de servir à illustrer vos arguments ;
d’avoir une vision synthétique et progressive du travail à rendre (indispensable pour l’oral) ;
de rédiger intégralement l’introduction et la conclusion pour n’avoir qu’à les recopier sans se soucier de les improviser lors du passage au propre.
Le travail au brouillon, doit occuper environ les deux-tiers de votre temps de travail soit :
40 minutes pour une épreuve d’une heure
1h10 pour une épreuve de deux heures
2h pour une épreuve de trois heures
beenhere
Ce que n’est pas le brouillon
une version rédigée de votre travail que vous recopiez au propre (vous n’en aurez pas le temps)
beenhere
Nota bene
Il faut distinguer le brouillon pour une épreuve en temps limité et celui pour une épreuve à la maison en temps potentiellement « infini ». – A la maison : brouillon d’étude du sujet > brouillon rédigé pour correction > copie au propre – En classe : brouillon d’étude > rédaction directe au propre (sauf introduction/conclusion)
Règles de base du travail au brouillon
Ritualiser le brouillon : toujours faire la même chose (quand votre méthode sera sûre)
N’écrire que sur un côté de la feuille, pour éviter d’oublier des éléments lors de la rédaction
Numéroter les pages, pour pouvoir réorganiser la liasse en cas de mélange intempestif
Consacrer une page de brouillon à chaque partie, une page pour l’introduction et une pour la conclusion
Analyse du sujet (pour la dissertation)
Recopier le sujet seul au centre d’une page (format paysage), de façon aérée et lisible mais sans couper les groupes de mots (nom/adjectif ; verbe/complément…)
Repérer (souligner, encadrer, entourer, surligner…) les mots et groupes de mots importants
Définir, faire les remarques nécessaires sur chacun de ces mots/groupes de mots (qu’est-ce que cela implique ? qu’est-ce qui est sous-entendu ?)
==> Vous devriez commencer à pouvoir dégager une problématique
Sur une autre feuille
Noter, sans chercher encore à les organiser, vos idées ou exemples.
Regrouper les idées en fonction de thèmes que vous aurez dégagé de votre analyse du sujet ou que vous aurez repéré dans le texte (pour le commentaire de texte).
==> Formaliser une problématique qui vous permette de reprendre les différents thèmes définis précédemment.
Établir le plan détaillé de votre travail : une page par partie, noter clairement les arguments (semi-rédigés) et les exemples qui les accompagnent ainsi que les éléments d’interprétation
Rédiger les transitions entre chacune des parties à la fin de la page consacrée à chacune
Rédiger intégralement l’introduction et la conclusion de votre travail
PAUSE (si vous avez besoin d’en faire une)
Recopier au propre votre travail, au pas de course, si vous devez faire une pause, faites-la en milieu de phrases, il sera plus facile de retrouver le fil de votre pensée ainsi (c’est ce que faisait Hemingway)
L’œuvre que vous allez lire, Les Fleurs du mal de Baudelaire, est une œuvre complexe à plusieurs titres :
La langue employée, même si elle ressemble beaucoup à la nôtre, peut s’avérer plus complexe à comprendre qu’il y parait. C’est le fait de l’emploi d’un vocabulaire recherché, parfois contraint par les choix métriques opérés (rédaction en alexandrins, mise en place des rimes…). En cas de doute, de moindre doute, rechercher le terme dans un dictionnaire. Vous pouvez consulter, en ligne, un grand nombre de dictionnaires de la langue française, réunis par le Centre National de Recherche Textuelle et Lexicale (CNRTL) dans la rubrique « lexicographie ».
L’histoire et la a structure du recueil (voir la fiche consacrée à cet élément)
Les thèmes développés par Baudelaire qui tiennent autant à la personnalité de l’auteur que de l’Histoire et de l’histoire littéraire de la première moitié du XIXe siècle (voir la fiche « Baudelaire dans son siècle »)
Le style et la métrique : l’ensemble des éléments formels qui reprennent les codes hérités du XVIIe siècle mais en les modifiant profondément.
Lorsque l’on écrit à l’ordinateur, il est facile d’aligner le texte simultanément sur les marges de droites et de gauche (option « justifier » du traitement de texte). En revanche, cet effort de mise en page est bien plus complexe lorsqu’on écrit à la main. Si l’on veut éviter les écrits « en oriflammes » (ce qui n’est nullement obligatoire), il est nécessaire de « couper les mots », d’effectuer ce que l’on nomme des « césures ».
Or, les césures répondent certes à un soin esthétique mais ne sauraient s’affranchir des règles qui encadrent cette pratique.
Ce sont ces règles que je rappelle ci-après.
NB. Dans les exemples, la barre oblique marque la césure, les crochets droits l’infrangibilité des groupes et le « ° » indique les formes fausses.
Tous les mots ne peuvent pas être coupés
Il est interdit de couper les monosyllabes ([de], [par]) y compris les diphtongues ([au], [eaux])
Il est interdit de ne laisser que deux lettres en fin ou début de ligne
Il est interdit de couper les abréviation ([SNCF])
Il est interdit de séparer un titre du nom de la personne qui le suit ([M. Dupont], [Mme Durant], [Me Richard], [Dr Jones])
Il est interdit de couper un nombre et son unité ([35 degrés], [31 av. J.-C.])
Les mots ne sont pas coupés n’importe où
Il est interdit de couper un mot lorsque c’est le dernier de la page
Il est interdit de couper les diphtongues (°contra/ire)
Il est interdit de couper la syllabe finale d’un mot si elle se termine par un -e muet (°dramati/que)
On doit couper entre deux syllabes (par/tiel/le/ment)
On doit couper les mots entre deux consonnes identiques (partiel/lement)
Les mots composés doivent être coupés après le trait d’union (tire-/bouchon)
On doit couper les mots en fonction de leur étymologie, c’est-à-dire après le préfixe ou avant le suffixe (con/jonction, homo/gène)
La règle de la « concuvi »
Il est interdit de laisser seules les syllabes « con », « cu » et « vi », quelle qu’en soit l’orthographe, et ce pour des raisons de bienséance : le « con » étant le sexe de la femme, le « vit » celui de l’homme et le « cul » ce sur quoi nous sommes assis.
Un conseil simple : Si vous ne parvenez pas à apprendre ces règles, ne coupez pas les mots, ainsi vous ne commettrez aucune erreur en pensant sacrifier à l’esthétique (qui reste et demeure secondaire dans tous les écrits).
Que ce soit pour garder une trace d’un cours ou d’une lecture, il est nécessaire de prendre des notes. En effet, le cerveau humain n’est pas en mesure de fixer de façon pérenne une information si elle n’est pas réutilisée régulièrement.
Les méthodes de prise de notes sont multiples et c’est à chacun d’entre nous de trouver sa façon de faire qui dépend d’une part de la capacité de mémorisation et de la structure intellectuelle de chacun. Il ne saurait donc y avoir de formule unique valable pour toutes et tous.
Je vous propose ci-après deux méthodes (vous trouverez les outils numériques qu’il est possible d’employer pour les mettre en œuvre sur le site suivant, si vous le souhaitez, mais tout est parfaitement faisable à la main, c’est même mieux).
Méthode par puces (“bullet points”)
Il s’agit d’une méthode qui place chacun des éléments de l’exposé les uns sous les autres et l’ensemble est hiérarchisé au moyen de puces (signes dactylographiques), les éléments les plus importants (grandes parties) sont contre la marge et les éléments de moindre importance s’en écartent. Il est bon d’attribuer une puce différente à chaque niveau hiérarchique. On peut aussi varier les couleurs, si cela convient.
Exemple de prise de notes sur la biographie de Montaigne.
Il est inutile de rédiger ces notes, ce ne sont que des « accroches » qui servent à ancrer des éléments à mémoriser, une fois ces éléments en tête, on peut redévelopper le propos.
Méthode dite “Cornell” (université des États-Unis) (modèle vierge)
Dans ce cas-là, la fiche est divisée en 4 parties. Le cartouche supérieur permet de savoir d’un coup d’œil de quoi il s’agit. On y note la date de rédaction de la fiche (pour pouvoir la classer efficacement et la compléter éventuellement), le titre (ce dont elle parle) et, dans le cas de la lecture d’un texte, le nom de l’auteur et le titre de l’œuvre (particulièrement intéressant pour les lectures cursives).
Les deux colonnes centrales servent à la prise de note à proprement parler. Dans la colonne de droite notez les éléments importants du cours/du texte lu. Dans celle de gauche reportez les termes clés et les différentes questions que l’on pourrait vous poser sur ce cours/ce texte.
Le cartouche inférieur sert à faire la synthèse de l’ensemble, les choses à retenir absolument.
Exemple de prise de notes sur la biographie de Montaigne en utilisant la méthode Cornell.
Restituer/Reprendre des notes
Le travail de la prise de notes ne s’arrête pas au cours, il faut ensuite reprendre ces documents pour les clarifier, les expliciter un peu. Cela peut passer par une reprise, sous la même forme, des notes prises sur un nouveau document qui sera plus clair parce que vous ne serez plus dans l’urgence d’une saisie durant le cours. Mais vous pouvez aussi remanier la forme, par exemple, d’une carte mentale (aussi nommée « carte heuristique » ou « mind-map »).
Il s’agit là de placer l’idée principale au centre d’un schéma et de « rayonner à partir de cette idée vers celles qui lui sont immédiatement rattachées. On peut alors préciser chacune des idées en une sous-idée systématiquement rattachée à la précédente. Pour restituer le raisonnement, il suffit de suivre les fils qui réunissent les bulles entre elles et développer l’argumentaire. Il est évident que l’on peut développer autant que nécessaire chacun des points en fonction des connaissances acquises, à acquérir ou de leur complexité.
Carte heuristique présentant la biographie de Montaigne.
Le travail avec des cartes mentales peut aussi, si vous parvenez à vous familiariser avec cet outil, et s’il convient à votre tournure d’esprit, être parfaitement utile pour une préparation de plan de commentaire de texte, de dissertation ou de présentation orale. Dans ce cas, au centre se place le sujet, et chacun des points qui lui sont immédiatement reliés constituent les grandes parties et les niveaux immédiatement inférieurs les sous-parties.
Pour vous préparer à l’épreuve orale du bac (et aussi la dissertation à l’écrit), il est nécessaire que vous puissiez revoir rapidement les textes étudiés afin de pourvoir en faire le commentaire le plus efficace possible le jour de l’oral.
Pour ce faire, une des solutions est de « ficher » ces textes.
Les éléments qui doivent nécessairement apparaître sont les suivants :
Auteur et titre de l’extrait
Origine de l’extrait (titre de l’ouvrage dont il est issu et sa date de composition)
Contextualisation – attention, ne mentionner que les éléments pertinents pour la compréhension du passage :
éléments de biographie de l’auteur
éléments d’histoire
éléments d’histoire littéraire (mouvement[s] littéraire[s] au[x]quel[s] l’auteur se rattache ou est associé)
situation du texte dans l’œuvre (ce qui s’est produit avant et qui éclaire le passage étudié)
Structure du passage : les différentes sous-parties du texte
Explication de quelques éléments notables (vocabulaire, grammaire, style) de chaque passage susceptible d’éclairer le sens de chaque partie et de mettre en lumière le lien qui existe entre chacune.
Vous pouvez, si vous le souhaitez, employer la fiche de révision suivante :
Phrase : Une phrase est un groupe de mots organisés les uns avec les autres qui a pour but de porter un sens. Elle commence par une majuscule et se termine par une ponctuation forte (point, point d’exclamation, point d’interrogation).
Proposition : Une proposition est un groupe de mots organisés autour d’un verbe conjugué. Il y a autant de propositions que de verbes conjugués dans la phrase.
Conjonctions de coordination : nature de mots invariables qui servent à relier deux propositions. Les conjonctions de coordinations les plus fréquentes sont : mais, ou, et, donc, or, ni, car.
Conjonctions de subordination : nature de mots invariables qui servent à relier deux propositions en plaçant une des deux sous la dépendance de l’autre (la proposition subordonnée est incompréhensible sans la principale). Les conjonctions de subordination les plus fréquentes sont : parce que, puisque, de sorte/pour/afin que, comme, si.
Pronoms relatifs : nature de mots variables qui remplacent, dans une proposition subordonnée relative, un mot (antécédent) de la proposition principale. Les pronoms relatifs les plus fréquents sont : qui, que, quoi, dont, où, auquel, à laquelle, duquel, de laquelle, auxquels, desquels.
Les différents types de propositions. Chaque type de proposition peut se définir de deux façons, un « théorème » et sa « réciproque ».
Proposition indépendante :
On appelle proposition indépendante une proposition centrée autour d’un seul verbe conjugué.
Si une proposition n’a qu’un seul verbe conjugué alors c’est une proposition indépendante.
Propositions juxtaposées :
On appelle propositions juxtaposées deux (ou plus) propositions séparées par une ponctuation faible (virgule, point-virgule, deux-points).
Si deux (ou plus) propositions sont séparées par une ponctuation faible (virgule, point-virgule, deux-points) alors ce sont des propositions juxtaposées.
Propositions coordonnées :
On appelle propositions coordonnées deux (ou plus) propositions séparées par une conjonction de coordination.
Si deux (ou plus) propositions sont séparées par une conjonction de coordination alors ce sont des propositions coordonnées.
Propositions subordonnées :
On appelle propositions subordonnées deux (ou plus) propositions séparées par une conjonction de subordination ou un pronom relatif.
Si deux (ou plus) propositions sont séparées par une conjonction de subordination ou un pronom relatif alors ce sont des propositions subordonnées.
Exercice : Lisez le texte des lignes 555 à 592 de l’essai « Des Coches » de Montaigne (de « En suivant les côtes » jusqu’à « ces peuples en enfance » – dans l’édition sur laquelle nous étudions le texte). Relevez ensuite :
Une proposition indépendante
Deux propositions juxtaposées
Deux propositions coordonnées
Deux propositions subordonnées
Puis, transformer les propositions juxtaposées en propositions coordonnées et ensuite subordonnées.
Pour vous aider à progresser dans la lecture de ces textes complexes, vous pouvez accompagner votre lecture de l’écoute de ces enregistrements. Ils sont accompagnés d’éléments visuels qui peuvent, éventuellement, aider à mieux comprendre le texte aussi.
Le XVIe siècle est particulièrement marqué par l’opposition sanglante entre catholiques et protestants dans tout le royaume de France.
Connaître ces événements permet de comprendre l’approche « relativiste » de Montaigne qui le porte à décentrer son point de vue sur les événements.
Généalogie simplifiée des Valois
Depuis l’invention de l’écriture à caractères mobiles par Gutenberg au milieu du XVe siècle, les thèses réformistes de Luther (1483-1546) et Calvin (1509-1564) se sont répandues dans la population. Les réformistes s’opposent, au XVIe siècle aux catholiques. Les points d’opposition entre ces deux factions sont en particulier les suivants :
Le rejet du culte des saints et des indulgences. Les catholiques s’en remettent volontiers aux saints plus qu’à Dieu lui-même ; de même les évêques de l’Église et le Pape offraient aux fidèles, moyennant pèlerinage ou finance, une rémission des totale ou partielle des péchés, alors que les protestants pensent que seul Dieu peut racheter les péchés des Hommes.
Le rejet du principe d’autorité. Les protestants pensent que chaque individu a un rôle à jouer dans la communauté et que le prêtre (ou l’évêque, ou le Pape) n’est pas le seul dépositaire des fonctions pastorales. Les individus sont en relation « directe » avec Dieu et n’ont pas besoin d’intercesseurs. Dès lors c’est toute la hiérarchie telle qu’elle existe au XVIe siècle qui est remise en question puisque le roi de France tient son pouvoir de Dieu (il est sacré à Reims, ce qui signifie qu’il se place sous l’autorité du Pape – cela n’empêche pour autant pas les conflits puisque les États pontificaux sont aussi des forces armées qui souhaitent acquérir/préserver leurs territoires et que la fonction papale est éminemment politique).
Les conséquences de l’expansion des thèses protestantes se font ressentir dans tout le royaume de France (et ailleurs en Europe aussi, Allemagne, Suisse, Angleterre). En 1534, on trouve placardé sur la porte de la chambre du roi François Ier des affiches de propagande pour les idées réformées (c’est « l’affaire des Placards »). Le roi voit dans cet événement une atteinte à son autorité politique et les premières persécutions de protestants commencent. Lors de l’accession au trône de France de François II, en 1559, il est roi de plein exercice mais n’a que 15 ans et sa mère, Catherine de Médicis le conseille et ses oncles par alliance (il a été marié à Marie Stuart, de la famille des Guise, en 1558), ultra-catholiques à la tête de la Ligue, ont une grande influence sur la politique religieuse répressive qui se met en œuvre (perquisitions, arrestations, confiscations de biens notamment). Nonobstant une tentative de conjuration (en mars 1560), cette politique se poursuit jusqu’au décès du roi (en décembre 1560).
Son frère, Charles IX accède au trône alors qu’il n’a que neuf ans et sa mère, Catherine de Médicis, devient régente et nomme Michel de L’Hospital chancelier. Il est modéré et les Guise quittent la cour. Ce dernier tente de concilier les deux parties en suspendant les persécutions dont étaient victimes les protestants et en organisant un colloque à Poissy (septembre-octobre 1561) entre protestants et catholiques qui aboutit à l’édit de tolérance en janvier 1562 autorisant le culte réformé dans certains lieux, en dehors des villes. Les catholiques fanatiques, sous la direction des Guise, massacrent en mars 1562, les protestants du village de Wassy réunis, pour leur culte, dans une grange, et réponse, le prince de Condé, un des chefs protestants, s’empare d’Orléans. C’est le début de la première guerre de religion, sept autres suivront jusqu’à l’accession au trône d’Henri IV en 1589. Lors de chaque affrontement, lorsque les catholiques l’emportent, le traité signé réduit les libertés des protestants, lorsque les protestants emportent le conflit suivant un nouveau traité vient les rétablir. En 1572, la reine Catherine de Médicis, mère de Charles IX, décide de marier sa fille, Marguerite de Valois (la future « reine Margot »), au chef de l’armée réformée, Henri de Navarre (le futur Henri IV). Le jour du Mariage, à Paris, tous les chefs réformés sont présents pour assister à la noce, Catherine de Médicis, avec l’accord du roi, donne la consigne aux catholiques de massacrer tous les protestants de Paris et de province espérant ainsi anéantir les forces réformées, c’est le massacre de la Saint-Barthélémy. Henri de Navarre échappe de justesse à la mort, il y a eu au moins vingt mille victimes.
En 1574, Charles IX meurt et son frère, Henri III est appelé à régner à sa suite. Il poursuit la politique catholique répressive instiguée par ses frères.
En 1584, le dernier frère du roi, le Duc d’Alençon meurt et n’ayant pas d’enfants, Henri de Navarre devient seul héritier possible du trône de France (en vertu de la loi salique qui désigne comme successeur d’un roi sans enfant le mâle le plus directement proche de lui dans la descendance de ses ancêtres). Pour lui faire barrage, les catholiques ultra créent la Ligue, une armée de fanatiques dirigée par les Guise.
En mai 1588, Paris se révolte, poussée par Henri de Guise qui trouve Henri III trop modéré dans la lutte contre Henri de Navarre (c’est la « guerre des trois Henri »). En décembre de la même année, Henri III fait assassiner Henri de Guise et son frère Louis. Les membres de la Ligue tournent alors leur vindicte contre le roi. Henri III s’allie à Henri de Navarre pour contrer les Ligueurs, mais en avril 1589, Henri III se fait assassiner par le moine fanatique Jacques Clément. Henri de Navarre accède au trône sous le nom d’Henri IV, il parvient en quelques années à pacifier le royaume et offre aux protestants le droit de célébrer leur culte sur le territoire (édit de Nantes, 1598).
C’est dans cet environnement que Montaigne évolue. Il est catholique modéré, de même que sa femme, mais une de ses sœurs et un de ses frères sont protestants, il vit dans une région majoritairement protestante et il fait partie des familiers d’Henri de Navarre et fréquente occasionnellement la cour des rois Charles IX et Henri III.
Pour compléter et/ou éclairer ceci, je vous recommande de visionner le documentaire suivant (intéressant pour nous jusqu’à 13 minutes) :