Notions de versification

Vers : ligne de poésie. Il commence traditionnellement par une majuscule.

Strophe : ensemble de vers séparé d’un autre par un saut de ligne.

Rime : répétition d’un ou plusieurs sons à la fin d’un vers (chaque son est traditionnellement représenté par une lettre, A, B, C, D,…)

Allitération : répétition de sons consonnes dans un ou plusieurs vers

Assonance : répétition de sons voyelles dans un ou plusieurs vers

Différents types de vers à connaître :

Octosyllabe : vers de 8 syllabes

Décasyllabe : vers de 10 syllabes

Alexandrin : vers de 12 syllabes (= dodécasyllabe)

Attention : on les « –e » en fin de mot ne comptent pas toujours :

  • si le mot qui se termine par un « –e » est suivi d’un mot commençant par une voyelle, le « –e » ne compte pas

Ex. « La lun(e) était serein(e) et jouait sur les flots »

  • si le mot qui se termine par un « -e » est suivi d’un mot commençant par une consonne, le « -e » compte.

Ex. « La sultane regarde, et la mer qui se brise »

  • si le mot qui se termine par un « -e » est à la fin du vers, le « -e » ne compte pas

Ex. « La sultane regarde, et la mer qui se bris(e) »

Si dans un poème tous les vers ont le même nombre de syllabes, on parle d’isométrie.

Si dans un poème tous les vers n’ont pas le même nombre de syllabes, on parle d’hétérométrie.

Différents types de strophes :

Monostiche : strophe d’un vers

Distique : strophe de deux vers

Tercet : strophe de trois vers

Quatrain : strophe de quatre vers

Quintil : strophe de cinq vers

Sizain : strophe de six vers

Dizain : strophe de dix vers

Forme particulière : un poème composé de deux quatrains, suivis de deux tercets (= 14 vers) s’appelle un sonnet.

Disposition des rimes (= schéma rimique) :

            Suivies : AA – BB – CC…

            Croisées : A – B – A – B

            Embrassées : A – B – B – A

Richesse des rimes :

            Rimes pauvres : un son commun aux mots qui riment ensemble

            Rimes suffisantes : Deux sons communs aux mots qui riment ensemble

            Rimes riches : Trois sons communs ou plus aux mots qui riment ensemble

Enjambement : Déploiement sur plusieurs vers d’une unité de sens (phrase, proposition).

Ex. vers 2-4 du poème « Les obsèques de la lionne » de La Fontaine.

« Aussitôt chacun accourut
Pour s’acquitter envers le Prince
De certains compliments de consolation,
Qui sont surcroît d’affliction. »

Rejet : La fin d’une unité de sens d’un vers est rejetée au début du vers suivant.

                        Ex. vers 11-12 de « L’épitaphe Villon »

« Se frères vous clamons, pas n’en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice
. »

Contre-rejet : Le début d’une unité de sens commence à la fin d’un vers et se poursuit sur le vers suivant.

                        Ex. vers 26-27 des « Obsèques de la lionne »

« Cette mort le vengeait ; la Reine avait jadis
Étranglé sa femme et son fils
. »

Sommaire

Français 1ère6

Séquence I – Rimbaud, Les Cahiers de Douai

    Séquence II – Abbé Prévost, L’Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut

    Séquence III – Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour


    Séquence IV – Étienne de La Boétie, Discours sur la servitude volontaire



    Méthode

    1. Présentation de l’épreuve orale du bac
    2. Propositions d’organisation du temps de travail (110 minutes et 4h)
    3. Comprendre sa note en français
    4. Introduction et conclusion
    5. Le commentaire linéaire (oral)
    6. Ficher les textes de l’oral
    7. La prise de notes et la restitution des notes
    8. L’argumentation et les stratégies argumentatives

    Programme de lecture et de travail en classe de 1ère générale – Année scolaire 2025-2026

    L’année est organisée autour de l’étude de quatre œuvres au programme, une pour chaque genre littéraire : poésie, théâtre, roman, argumentation. Chacune de ces œuvres est étudiée dans trois perspectives : les épreuves écrite et orale du baccalauréat mais aussi la culture générale et la formation du citoyen.

    Pour l’épreuve écrite, les élèves pourront choisir la dissertation sur une des œuvres au programme et le parcours littéraire qui lui est associé.

    Pour l’épreuve orale, les élèves seront interrogés sur l’un des seize textes étudiés en classe qui sont des extraits des œuvres au programme et des extraits d’œuvres en lien avec l’objet d’étude. Pour compléter ces lectures obligatoires, les élèves devront lire, de façon autonome, quatre autres œuvres en lien avec les thématiques du programme.

    Le programme de lecture pour la classe que je vous propose pour cette année est le suivant (l’ensemble des textes se trouve en suivant ce lien) :

    La poésie du XIXe au XXIe siècle. Arthur Rimbaud, Les Cahiers de Douai – Parcours : Émancipations poétiques

    • Poèmes étudiés :
        • Arthur Rimbaud, « Le Mal »
        • Arthur Rimbaud, « Rages de César »
        • Arthur Rimbaud, « Vénus anadyomène »
        • Georges Fourest, La Négresse blonde, « Le Cid »
    • Lectures cursives (une au choix) :
      • Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)   
      • Georges Fourest, La Négresse blonde (1909) 
      • Hoshi, Cœur parapluie (2023)

    Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle. Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour – Parcours : Les jeux du cœur et de la parole

    • Extraits étudiés :
      • Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour, I, 2 (extrait)
      • Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour, III, 3 (extrait)
      • Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour, III, 8 (extrait)
      • Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, III, 7 (extrait)
    • Lectures cursives (une au choix) :
      • Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (1774)
      • Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac (1897)
      • Eugène Ionesco, La Cantatrice chauve (1950)

    Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle – Abbé Prévost, L’Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut – Parcours : Personnages en marge, plaisir romanesque

    • Extraits étudiés :
      • Abbé Prévost, Manon Lescaut, Incipit (extrait)
      • Abbé Prévost, Manon Lescaut, Première rencontre entre des Grieux et Manon
      • Abbé Prévost, Manon Lescaut, Retrouvailles à Saint-Sulpice
      • Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale, Rencontre avec Mme Arnoux
    • Lectures cursives (une au choix) :
      • Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses (1796)
      • Jan Carson, Les Lanceurs de feu (2008)
      • Jeanette Winterson, FranKISSstein (2019)

    La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle. Étienne de La Boétie, Discours sur la servitude volontaire – Parcours : “Défendre” et “entretenir” la liberté

    • Extraits étudiés :
      • Étienne de La Boétie, La Servitude volontaire, « Mais ô bon Dieu »
      • Étienne de La Boétie, La Servitude volontaire, « Or ce tyran seul »
      • Étienne de La Boétie, La Servitude volontaire, « Pauvres et misérables peuples »
      • Jean de La Fontaine, Fables, III, 4, « Les Grenouilles qui demandent un roi »
    • Lectures cursives (une au choix) :
      • Henry D. Thoreau, La Désobéissance civile (1849)
      • Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme (1950)
      • Umberto Eco, Reconnaître le fascisme (1995)
      • Stéphane Hessel, Indignez-vous (2010)

    Présentation de l’épreuve orale du bac de français

    Durée : 50 minutes (30 minutes de préparation + 20 minutes de passage)

    Coefficient : 5

    Temps de passage et barème :

    DuréeNoteÉpreuve
    2 minutes2 pointsLecture
    8 minutes8 pointsExplication linéaire
    2 minute2 pointsGrammaire
    8 minutes8 pointsEntretien

    La première partie de l’épreuve (lecture + explication + grammaire) porte sur un des 20 textes étudiés en classe durant l’année. Le texte de l’explication et de la question de grammaire est choisi par l’examinateur.

    La seconde partie de l’épreuve (entretien) porte sur une des 8 œuvres lues en classe ou en lecture cursive. C’est vous qui choisissez le texte sur lequel vous serez interrogé. Il est évident que votre examinateur vous portera, dans le jeu des questions-réponses, à vérifier le sérieux de votre lecture de l’ensemble des textes ; ne faites donc aucune impasse, ce serait très mal avisé.

    Voici, quelques exemples de questions que l’on pourra vous poser, entrainez-vous à donner des réponses à celles-ci :

    préparer son entretien sur une oeuvre/oral du bac de français

    La négation

    La phrase négative se caractérise par la présence d’adverbes de négation (ne… pas, ne… jamais, ne… plus, etc.).

    La phrase négative, comme son nom l’indique, nie la réalité de l’énoncé :

    Ex.

    • Il pleut > il ne pleut pas
    • Elle viendra à la piscine > elle ne viendra pas à la piscine

    Attention, nier un énoncé ne signifie pas nier une vérité :

    Ex.

    • La terre est ronde > la terre n’est pas ronde : énoncé nié faux.
    • Londres est la capitale de la France > Londres n’est pas la capitale de la France : énoncé nié vrai.

    On peut distinguer trois types de négations : la négation totale, la négation partielle et la négation restrictive (ou « exceptive »).

    La négation totale

    Elle porte sur l’ensemble de l’énoncé et se construit avec les adverbes « ne… pas », « ne… nullement », « ne… aucunement », « ne… point » (vieux ou régional).

    Attention, les deux parties de la négation sont obligatoires dans le langage écrit et soigné : oublier l’adverbe « ne » est considéré comme une erreur et, à ce titre, est pénalisé lors des examens. Par ailleurs, l’adverbe « ne », parce qu’il se termine par un « -e » s’élide obligatoirement en « n' » devant un mot commençant par une voyelle ou un « h muet ».

    Ex.

    • Argus ne dort pas
    • Elle n’a pas/aucunement/nullement besoin de vos conseils.
    • Il n’habite pas en Australie.

    La négation partielle

    La négation porte sur un des éléments de l’énoncé et non pas sur l’ensemble.

    La négation porte sur un pronom (= elle remplace un nom ou GN)

    • Quelqu’un l’a écouté / Certains l’ont écouté / Tous l’ont écouté > personne ne l’a écouté
    • Quelque chose changera > rien ne changera
    • Certains sont censés ignorer la loi > nul n’est censé ignorer la loi

    La négation porte sur un déterminant (= elle précède un nom ou GN)

    • Certains détails lui échappent / Quelques détails lui échappent / Tous les détails lui échappent > Aucun détail ne lui échappe / Nul détail ne lui échappe

    La négation porte sur un adverbe

    • adverbe d’intensité : Elle travaille beaucoup > Elle ne travaille guère
    • adverbe de temps : Elle travaille toujours > Elle ne travaille jamais
    • adverbe de continuité temporelle : Elle travaille encore > Elle ne travaille plus
    • adverbe de lieu : Partout le bonheur m’attend > « Nulle part le bonheur ne m’attend » (Lamartine)

    La négation restrictive (ou exceptive)

    C’est une négation implicite qui se construit avec les adverbes « ne… que » : la négation « ne » nie un fait et l’adverbe « que » introduit une exception. On peut remplacer cette négation par « sauf » ou « seulement » :

    Ex. Je n’aime que les films français » signifie deux choses :

    • J’aime les films français
    • Je n’aime pas les films qui ne sont pas français, j’aime seulement les films français

    L’interrogation

    La phrase interrogative, ou interrogation, est un type de phrase (avec la phrase déclarative et la phrase injonctive). Elle permet de poser une question ou demander une interrogation.

    Deux types de phrases interrogatives sont à distinguer :

    • L’interrogation totale
    • L’interrogation partielle

    L’interrogation peut prendre deux formes différentes :

    • Interrogation directe
    • Interrogation indirecte

    Les types d’interrogation

    L’interrogation totale

    On dit qu’une interrogation est totale lorsqu’elle porte sur l’ensemble de la phrase et dont la réponse qu’elle appelle est « oui » ou « non ».

    Ex.

    • Vas-tu à la plage ?
    • Est-ce que tu vas à la plage ?

    L’interrogation partielle

    On dit qu’une interrogation est partielle lorsqu’elle porte sur une partie de la phrase

    Ex.

    • Qui va à la plage ? = la question porte sur le sujet du verbe
    • Qui est ce personnage ? = la question porte sur l’attribut du sujet du verbe
    • Quel parfum préfères-tu ? = la question porte sur le COD du verbe « préférer »
    • À qui parles-tu ? = la question porte sur le COI du verbe « parler »
    • Comment/Quand/Avec qui iras-tu à la plage ? = la question porte sur le CC (manière/temps/accompagnement) de la proposition

    Les formes de l’interrogation

    L’interrogation directe

    Lorsque l’on reporte à l’écrit directement les questions et demandes telles qu’elles ont été formulée à l’oral, on parle d’interrogation directe (dans le discours direct). C’est la façon dont sont présentés les dialogues dans les récits ou les pièces de théâtre.

    La phrase interrogative directe se reconnaît grâce à trois caractéristiques indispensables sous peine de composer un énoncé grammaticalement incorrect :

    • L’inversion du sujet ou la présence, dans l’interrogative totale, de la locution interrogative « est-ce que » (la présence de cette locution empêche l’inversion du sujet puisqu’elle comporte, elle-même cette inversion : « c’est » > « est-ce »)
    • Dans l’interrogative partielle, l’utilisation d’un mot interrogatif (pronom ou adverbe)
    • L’utilisation d’une intonation interrogative montante, matérialisée graphiquement, par la présence du point d’interrogation

    L’interrogation indirecte

    Lorsque l’on retranscrit indirectement à l’écrit les questions et demandes en les formulant après un verbe de demande (ex. « se demander ») ou questionnement (ex. « chercher à savoir »), on parle d’interrogation indirecte (dans le discours indirect).

    La phrase interrogative indirecte possède quatre caractéristiques indispensables sous peine de composer un énoncé grammaticalement incorrect :

    • La présence d’un verbe introducteur exprimant une demande ou une question
    • L’absence d’inversion du sujet (puisqu’il s’agit en fait d’une phrase déclarative)
    • La présence d’un mot interrogatif (pronom ou adverbe)
    • La présence d’un point seul en fin de phrase (le point d’interrogation est impossible puisqu’il s’agit, une fois de plus, d’une phrase déclarative).

    Ex.

    Interrogation directeInterrogation indirecte
    – Vas-tu à la plage ?
    – Est-ce que tu vas à la plage ?
    Je demande si tu vas à la plage.
    Qui va à la plage ?Je demande qui va à la plage.
    Qui est ce personnage ?Je cherche à savoir qui est ce personnage.
    Quel parfum préfères-tu ?Je demande quel parfum tu préfères.
    À qui parles-tu ?Je te demande à qui tu parles.
    Comment/Quand/Avec qui iras-tu à la plage ?Je te demande comment/quand/avec qui tu iras à la plage.

    La difficulté avec les interrogatives est multiple :

    1. Il faut être capable d’identifier s’il s’agit d’une interrogation totale ou partielle. Est-ce que la réponse à la question est « oui/non » ? Si oui, c’est une interrogation totale, si non, c’est une interrogation partielle.
    2. Il faut être capable de transformer une interrogation directe (avec inversion du sujet et point d’interrogation) en une interrogation indirecte (sans inversion du sujet, ni point d’interrogation). Cette transformation intervient à deux moments lors des épreuves de français du baccalauréat :
      • Lors de l’exposé de la problématique dans l’introduction de vos analyses écrites ou orale
      • Lors de la question de grammaire à l’oral, lorsque l’examinateur pourra vous demander de transformer une interrogative directe en interrogative indirecte et d’expliquer et justifier les transformations que vous avez effectuées.

    Les types et les formes de phrase

    Il existe en français trois types de phrase :

    • La phrase déclarative
    • La phrase interrogative (cf. article spécifique)
    • La phrase injonctive (ou impérative)

    À côté de ces types on trouve des formes de phrases qui permettent de mettre en relief tel ou tel aspect de la phrase, les principales sont :


    Les types de phrase

    La phrase déclarative

    C’est la phrase telle qu’elle est majoritairement exprimée. Elle permet d’exprimer un fait, une pensée.

    Elle s’exprime traditionnellement sous la forme : Sujet + verbe + éventuels compléments

    Ex.

    • Aujourd’hui Alice va à la plage
    • Je pars travailler à l’étranger durant trois ans.

    La phrase interrogative

    Ce type de phrase permet de poser une question ou de formuler une demande (voir l’article spécifique sur ce type de phrase).

    La phrase injonctive (ou impérative)

    Ce type de phrase permet de donner un ordre, de formuler une injonction.

    Cet ordre peut s’exprimer de deux façons : à l’impératif ou au subjonctif.

    A l’impératif présent, le pronoms personnel sujet n’est jamais exprimé et les verbes ne possèdent que trois personnes (P1, P2, P3) qui correspondent à un ordre donné à une seule personne, à plusieurs personnes dont le locuteur, à plusieurs personnes sauf le locuteur :

    Ex.

    • Mange ta soupe / Sors d’ici = ordre à une seule personne
    • Mangeons notre soupe / Sortons d’ici = ordre à plusieurs personnes dont le locuteur
    • Mangez votre soupe / Sortez d’ici = ordre à plusieurs personnes sauf le locuteur

    Remarque sur la conjugaison de l’impératif présent des verbes du premier groupe et « aller » :

    Même si la P1 de l’impératif donne un ordre à une personne unique (équivalent d’une P2 de l’indicatif présent), le verbe se termine par un -e seul, sans -s final : « mange », « chante », « parle », « va ».

    En revanche, si cette forme est suivie des pronoms adverbiaux « en » ou « y », on ajoute un -s à la fin du verbe pour faire la liaison et éviter le hiatus : « manges-en », « vas-y ».

    Au subjonctif présent, à P3 et P6 (troisième personne du singulier et du pluriel) :

    Ex.

    • Qu’il/elle/on sorte.
    • Qu’ils/elles sortent.

    L’ordre négatif (aussi appelé « défense ») s’exprime aussi à l’impératif présent ou au subjonctif présent avec l’ajout des adverbes de négation « ne… pas ». On le trouve aussi, plus rarement, à l’infinitif présent accompagné de la négation « ne… pas ».

    Ex.

    • Ne mange pas ces champignons
    • Ne pas se pencher à la fenêtre = ne te penche pas à la fenêtre

    Les formes de phrase

    La forme négative

    Chacun des trois types de phrase précédent peut être exprimé à la forme négative (voir article spécifique) par l’ajout d’adverbes de négation.

    La forme exclamative

    Cette forme de phrase se reconnaît, à l’écrit, à la présence, en fin d’énoncé d’un point d’exclamation et, à l’oral, d’une intonation spécifique.

    L’ensemble des types de phrase peut se trouver à la forme exclamative, mais attention, il est rare de trouver simultanément un point d’interrogation suivi d’un point d’exclamation (sauf en BD essentiellement)

    La forme exclamative permet de montrer l’émotion ou les sentiments du locuteur :

    Ex.

    • J’ai mal dormi la nuit dernière ! = phrase déclarative exclamative
    • Vas-tu cesser de faire du bruit ! = phrase interrogative exclamative
    • Range ta chambre ! = phrase impérative exclamative

    La forme passive

    Dans la phrase déclarative canonique, le sujet du verbe et le verbe sont les éléments les plus importants d’un énoncé et se trouvent en tête de phrase. Il est parfois possible de mettre en lumière le COD du verbe en modifiant la structure de la phrase.

    Lorsque le sujet du verbe est celui qui fait l’action portée sur le COD, on dit que la phrase est à la voix active (le sujet fait l’action)

    Ex. Le chat mange la sourisTitus aime Bérénice

    Lorsque l’on inverse les termes et que le sujet du verbe « reçoit » l’action, on dit que la phrase est à la voix passive (le sujet subit l’action). Le groupe prépositionnel (= introduit par une préposition) qui exprime qui fait l’action s’appelle « complément d’agent » parce qu’il indique qui agit. Le verbe, lui, change aussi de forme est se trouve conjugué à la voix passive (obligatoirement avec l’auxiliaire « être »).

    Ex. La souris est mangée par le chatBérénice est aimée par Titus

    Attention : seuls les verbes admettant un COD peuvent être employés à la voix passive, puisque c’est ce COD qui devient, dans la transformation, sujet du verbe passif.

    L’argumentation et les stratégies argumentatives

    L’argumentation appartient à la littérature d’idées et défend ou réfute des opinions et idées dans des domaines aussi variés que la philosophie, les sciences, la politique, etc.

    Argumenter consiste à développer une thèse dans le but de remporter l’adhésion du destinataire.

    Il existe deux types d’argumentation :

    L’argumentation directe

    L’argumentation est dite « directe » lorsque le locuteur énonce explicitement sa thèse et la développe. Elle ressortit donc exclusivement au discours argumentatif, sans recourir à la fiction. Elle peut toutefois revêtir de multiples formes :

    • Essai
    • Discours
    • Dialogue
    • Article
    • Préface, etc.

    Les objectifs de ce type d’argumentation sont de :

    • Produire un argumentaire clair : il ne peut y avoir aucune ambiguïté sur la pensée du locuteur (mais attention, parfois, au recours à l’ironie, qui implique que l’énoncé doit être lu au contraire de ce qui est écrit – il y a généralement des indices de cette ironie)
    • Développer la capacité de réflexion du lecteur en le confrontant directement à ses propres idées et opinions

    L’argumentation indirecte

    L’argumentation est dite « indirecte » lorsque les idées sont exprimées indirectement par la fiction. L’auteur passe le relai à un ou plusieurs de ses personnages, chacun incarnant une position sur le sujet donné. Elle peut aussi revêtir des formes multiples :

    • Apologue (court récit porteur d’une morale, comme la fable ou le conte)
    • Dialogue dans les récits ou au théâtre
    • Poésie engagée
    • Description, portrait
    • Document iconographique (image, tableau…), etc.

    Les objectifs de ce type d’argumentation sont de :

    • Divertir le public : ces textes sont généralement agréables à lire et vivants du fait de la présence d’une action
    • Atteindre un large public par le recours à la fiction qui est moins austère qu’un discours purement argumentatif
    • Contourner la censure : l’auteur retranscrit les paroles/pensés d’autres que lui, il ne saurait donc être incriminé

    Qu’elle soit directe ou indirecte, l’argumentation peut suivre plusieurs buts, cumulables entre eux :

    Démontrer

    C’est argumenter de façon objective, le locuteur part d’une vérité et s’appuie sur des preuves universelles. C’est une démarche scientifique qui aboutit à une conclusion irréfutable.

    Indices : vocabulaire de la science, registre didactique, absence de modalisateurs, présence de connecteurs logiques, exemples précis.

    Délibérer

    C’est argumenter en discutant et en examinant tous les aspects d’un problème avant d’aboutir à une décision/conclusion. Lorsque plusieurs personnes sont impliquées, on parle de débat, lorsqu’il n’y a qu’une seule personne, c’est un monologue délibératif.

    Indices : Marques de l’énonciation (1ère et 2e personnes), phrases interrogatives, connecteurs logiques, hypothèses, alternatives.

    Convaincre

    C’est argumenter pour défendre une opinion personnelle en faisant appel à la réflexion. Le locuteur peut parfois énoncer une thèse réfutée pour mieux s’y opposer et faire valoir son argument.

    Indices : vocabulaire de la réflexion, connecteurs logiques, comparaisons/analogies, exemples, raisonnements inductifs/déductifs, syllogisme (« si… et… alors… »).

    Persuader

    C’est argumenter en orientant sa stratégie sur la séduction et le recours aux sentiments (crainte, pitié, surprise, dégoût, envie, indignation…)

    Indices : vocabulaire des émotions, modalisateurs, adverbes et adjectifs, phrases interrogatives et exclamatives, registres ironique, satirique, pathétique, comique, arguments ad hominem et d’autorité.


    Pour remplir ces objectifs, on s’appuie sur cinq types d’arguments et cinq types de raisonnements.

    Les cinq types d’arguments

    1. L’argument d’expérience : il s’appuie sur l’observation de faits tirés de l’expérience vécue, de l’histoire, de l’actualité, etc. dont la réalité semble incontestable.
    2. L’argument d’autorité : il s’appuie sur la renommée d’une personne (auteur, penseur, homme politique), d’une institution, sur la sagesse d’une maxime ou des valeurs universellement admises (liberté, tolérance, etc.)
    3. L’argument ad hominem (« contre un homme ») : il discrédite l’adversaire en s’attaquant à son physique, sa personnalité, son passé plutôt qu’à ses idées
    4. L’interrogation rhétorique : c’est une affirmation déguisée en question et qui n’appelle pas de réponse tant elle est évidente
    5. L’alternative: elle limite le choix à deux positions extrêmes, sans permettre d’adopter un parti pris nuancé

    Les cinq types de raisonnements

    1. Le raisonnement déductif : on part d’une loi générale pour en tirer une conséquence logique pour un cas particulier
    2. Le raisonnement inductif : on part d’observations particulières pour aboutir à un principe général. Attention à deux écueils : les généralisations fausses (« de tout temps les hommes ») et le recours aux préjugés (« les Français sont sales et arrogants »)
    3. Le raisonnement par analogie : comparaison avec un domaine familier et connu du destinataire
    4. Le raisonnement concessif : on admet un argument auquel on est opposé pour le fragiliser en montrant ses faiblesses et ses failles logiques
    5. Le raisonnement par l’absurde : on imagine les conséquences absurdes d’une thèse

    Travailler au brouillon

    Le brouillon est une étape indispensable pour rendre un travail organisé et bien structuré. Il permet :

    • d’analyser finement le sujet proposé ;
    • de dégager les multiples idées qui peuvent se rattacher au sujet ;
    • d’organiser ses idées les unes par rapport aux autres ;
    • de répertorier les exemples susceptibles de servir à illustrer vos arguments ;
    • d’avoir une vision synthétique et progressive du travail à rendre (indispensable pour l’oral) ;
    • de rédiger intégralement l’introduction et la conclusion pour n’avoir qu’à les recopier sans se soucier de les improviser lors du passage au propre.

    Le travail au brouillon, doit occuper environ les deux-tiers de votre temps de travail soit :

    • 40 minutes pour une épreuve d’une heure
    • 1h10 pour une épreuve de deux heures
    • 2h pour une épreuve de trois heures

    beenhere

    Ce que n’est pas le brouillon

    une version rédigée de votre travail que vous recopiez au propre (vous n’en aurez pas le temps)

    beenhere

    Nota bene

    Il faut distinguer le brouillon pour une épreuve en temps limité et celui pour une épreuve à la maison en temps potentiellement « infini ».
    – A la maison : brouillon d’étude du sujet > brouillon rédigé pour correction > copie au propre
    – En classe : brouillon d’étude > rédaction directe au propre (sauf introduction/conclusion)

    Règles de base du travail au brouillon

    • Ritualiser le brouillon : toujours faire la même chose (quand votre méthode sera sûre)
    • N’écrire que sur un côté de la feuille, pour éviter d’oublier des éléments lors de la rédaction
    • Numéroter les pages, pour pouvoir réorganiser la liasse en cas de mélange intempestif
    • Consacrer une page de brouillon à chaque partie, une page pour l’introduction et une pour la conclusion

    Analyse du sujet (pour la dissertation)

    • Recopier le sujet seul au centre d’une page (format paysage), de façon aérée et lisible mais sans couper les groupes de mots (nom/adjectif ; verbe/complément…)
    • Repérer (souligner, encadrer, entourer, surligner…) les mots et groupes de mots importants
    • Définir, faire les remarques nécessaires sur chacun de ces mots/groupes de mots (qu’est-ce que cela implique ? qu’est-ce qui est sous-entendu ?)

    ==> Vous devriez commencer à pouvoir dégager une problématique

    Sur une autre feuille

    • Noter, sans chercher encore à les organiser, vos idées ou exemples.
    • Regrouper les idées en fonction de thèmes que vous aurez dégagé de votre analyse du sujet ou que vous aurez repéré dans le texte (pour le commentaire de texte).

    ==> Formaliser une problématique qui vous permette de reprendre
    les différents thèmes définis précédemment.

    • Établir le plan détaillé de votre travail : une page par partie, noter clairement les arguments (semi-rédigés) et les exemples qui les accompagnent ainsi que les éléments d’interprétation
    • Rédiger les transitions entre chacune des parties à la fin de la page consacrée à chacune

    • Rédiger intégralement l’introduction et la conclusion de votre travail

    PAUSE
    (si vous avez besoin d’en faire une)

    Recopier au propre votre travail, au pas de course, si vous devez faire une pause, faites-la en milieu de phrases, il sera plus facile de retrouver le fil de votre pensée ainsi (c’est ce que faisait Hemingway)

    Règles relatives aux césures

    Lorsque l’on écrit à l’ordinateur, il est facile d’aligner le texte simultanément sur les marges de droites et de gauche (option « justifier » du traitement de texte). En revanche, cet effort de mise en page est bien plus complexe lorsqu’on écrit à la main. Si l’on veut éviter les écrits « en oriflammes » (ce qui n’est nullement obligatoire), il est nécessaire de « couper les mots », d’effectuer ce que l’on nomme des « césures ».

    Or, les césures répondent certes à un soin esthétique mais ne sauraient s’affranchir des règles qui encadrent cette pratique.

    Ce sont ces règles que je rappelle ci-après.

    NB. Dans les exemples, la barre oblique marque la césure, les crochets droits l’infrangibilité des groupes et le « ° » indique les formes fausses.

    1. Tous les mots ne peuvent pas être coupés
      1. Il est interdit de couper les monosyllabes ([de], [par]) y compris les diphtongues ([au], [eaux])
      2. Il est interdit de ne laisser que deux lettres en fin ou début de ligne
      3. Il est interdit de couper les abréviation ([SNCF])
      4. Il est interdit de séparer un titre du nom de la personne qui le suit ([M. Dupont], [Mme Durant], [Me Richard], [Dr Jones])
      5. Il est interdit de couper un nombre et son unité ([35 degrés], [31 av. J.-C.])
    1. Les mots ne sont pas coupés n’importe où
      1. Il est interdit de couper un mot lorsque c’est le dernier de la page
      2. Il est interdit de couper les diphtongues (°contra/ire)
      3. Il est interdit de couper la syllabe finale d’un mot si elle se termine par un -e muet (°dramati/que)
      4. On doit couper entre deux syllabes (par/tiel/le/ment)
      5. On doit couper les mots entre deux consonnes identiques (partiel/lement)
      6. Les mots composés doivent être coupés après le trait d’union (tire-/bouchon)
      7. On doit couper les mots en fonction de leur étymologie, c’est-à-dire après le préfixe ou avant le suffixe (con/jonction, homo/gène)
    1. La règle de la « concuvi »
      1. Il est interdit de laisser seules les syllabes « con », « cu » et « vi », quelle qu’en soit l’orthographe, et ce pour des raisons de bienséance : le « con » étant le sexe de la femme, le « vit » celui de l’homme et le « cul » ce sur quoi nous sommes assis.

    Un conseil simple : Si vous ne parvenez pas à apprendre ces règles, ne coupez pas les mots, ainsi vous ne commettrez aucune erreur en pensant sacrifier à l’esthétique (qui reste et demeure secondaire dans tous les écrits).