La négation

La phrase négative se caractérise par la présence d’adverbes de négation (ne… pas, ne… jamais, ne… plus, etc.).

La phrase négative, comme son nom l’indique, nie la réalité de l’énoncé :

Ex.

  • Il pleut > il ne pleut pas
  • Elle viendra à la piscine > elle ne viendra pas à la piscine

Attention, nier un énoncé ne signifie pas nier une vérité :

Ex.

  • La terre est ronde > la terre n’est pas ronde : énoncé nié faux.
  • Londres est la capitale de la France > Londres n’est pas la capitale de la France : énoncé nié vrai.

On peut distinguer trois types de négations : la négation totale, la négation partielle et la négation restrictive (ou « exceptive »).

La négation totale

Elle porte sur l’ensemble de l’énoncé et se construit avec les adverbes « ne… pas », « ne… nullement », « ne… aucunement », « ne… point » (vieux ou régional).

Attention, les deux parties de la négation sont obligatoires dans le langage écrit et soigné : oublier l’adverbe « ne » est considéré comme une erreur et, à ce titre, est pénalisé lors des examens. Par ailleurs, l’adverbe « ne », parce qu’il se termine par un « -e » s’élide obligatoirement en « n' » devant un mot commençant par une voyelle ou un « h muet ».

Ex.

  • Argus ne dort pas
  • Elle n’a pas/aucunement/nullement besoin de vos conseils.
  • Il n’habite pas en Australie.

La négation partielle

La négation porte sur un des éléments de l’énoncé et non pas sur l’ensemble.

La négation porte sur un pronom (= elle remplace un nom ou GN)

  • Quelqu’un l’a écouté / Certains l’ont écouté / Tous l’ont écouté > personne ne l’a écouté
  • Quelque chose changera > rien ne changera
  • Certains sont censés ignorer la loi > nul n’est censé ignorer la loi

La négation porte sur un déterminant (= elle précède un nom ou GN)

  • Certains détails lui échappent / Quelques détails lui échappent / Tous les détails lui échappent > Aucun détail ne lui échappe / Nul détail ne lui échappe

La négation porte sur un adverbe

  • adverbe d’intensité : Elle travaille beaucoup > Elle ne travaille guère
  • adverbe de temps : Elle travaille toujours > Elle ne travaille jamais
  • adverbe de continuité temporelle : Elle travaille encore > Elle ne travaille plus
  • adverbe de lieu : Partout le bonheur m’attend > « Nulle part le bonheur ne m’attend » (Lamartine)

La négation restrictive (ou exceptive)

C’est une négation implicite qui se construit avec les adverbes « ne… que » : la négation « ne » nie un fait et l’adverbe « que » introduit une exception. On peut remplacer cette négation par « sauf » ou « seulement » :

Ex. Je n’aime que les films français » signifie deux choses :

  • J’aime les films français
  • Je n’aime pas les films qui ne sont pas français, j’aime seulement les films français

L’interrogation

La phrase interrogative, ou interrogation, est un type de phrase (avec la phrase déclarative et la phrase injonctive). Elle permet de poser une question ou demander une interrogation.

Deux types de phrases interrogatives sont à distinguer :

  • L’interrogation totale
  • L’interrogation partielle

L’interrogation peut prendre deux formes différentes :

  • Interrogation directe
  • Interrogation indirecte

Les types d’interrogation

L’interrogation totale

On dit qu’une interrogation est totale lorsqu’elle porte sur l’ensemble de la phrase et dont la réponse qu’elle appelle est « oui » ou « non ».

Ex.

  • Vas-tu à la plage ?
  • Est-ce que tu vas à la plage ?

L’interrogation partielle

On dit qu’une interrogation est partielle lorsqu’elle porte sur une partie de la phrase

Ex.

  • Qui va à la plage ? = la question porte sur le sujet du verbe
  • Qui est ce personnage ? = la question porte sur l’attribut du sujet du verbe
  • Quel parfum préfères-tu ? = la question porte sur le COD du verbe « préférer »
  • À qui parles-tu ? = la question porte sur le COI du verbe « parler »
  • Comment/Quand/Avec qui iras-tu à la plage ? = la question porte sur le CC (manière/temps/accompagnement) de la proposition

Les formes de l’interrogation

L’interrogation directe

Lorsque l’on reporte à l’écrit directement les questions et demandes telles qu’elles ont été formulée à l’oral, on parle d’interrogation directe (dans le discours direct). C’est la façon dont sont présentés les dialogues dans les récits ou les pièces de théâtre.

La phrase interrogative directe se reconnaît grâce à trois caractéristiques indispensables sous peine de composer un énoncé grammaticalement incorrect :

  • L’inversion du sujet ou la présence, dans l’interrogative totale, de la locution interrogative « est-ce que » (la présence de cette locution empêche l’inversion du sujet puisqu’elle comporte, elle-même cette inversion : « c’est » > « est-ce »)
  • Dans l’interrogative partielle, l’utilisation d’un mot interrogatif (pronom ou adverbe)
  • L’utilisation d’une intonation interrogative montante, matérialisée graphiquement, par la présence du point d’interrogation

L’interrogation indirecte

Lorsque l’on retranscrit indirectement à l’écrit les questions et demandes en les formulant après un verbe de demande (ex. « se demander ») ou questionnement (ex. « chercher à savoir »), on parle d’interrogation indirecte (dans le discours indirect).

La phrase interrogative indirecte possède quatre caractéristiques indispensables sous peine de composer un énoncé grammaticalement incorrect :

  • La présence d’un verbe introducteur exprimant une demande ou une question
  • L’absence d’inversion du sujet (puisqu’il s’agit en fait d’une phrase déclarative)
  • La présence d’un mot interrogatif (pronom ou adverbe)
  • La présence d’un point seul en fin de phrase (le point d’interrogation est impossible puisqu’il s’agit, une fois de plus, d’une phrase déclarative).

Ex.

Interrogation directeInterrogation indirecte
– Vas-tu à la plage ?
– Est-ce que tu vas à la plage ?
Je demande si tu vas à la plage.
Qui va à la plage ?Je demande qui va à la plage.
Qui est ce personnage ?Je cherche à savoir qui est ce personnage.
Quel parfum préfères-tu ?Je demande quel parfum tu préfères.
À qui parles-tu ?Je te demande à qui tu parles.
Comment/Quand/Avec qui iras-tu à la plage ?Je te demande comment/quand/avec qui tu iras à la plage.

La difficulté avec les interrogatives est multiple :

  1. Il faut être capable d’identifier s’il s’agit d’une interrogation totale ou partielle. Est-ce que la réponse à la question est « oui/non » ? Si oui, c’est une interrogation totale, si non, c’est une interrogation partielle.
  2. Il faut être capable de transformer une interrogation directe (avec inversion du sujet et point d’interrogation) en une interrogation indirecte (sans inversion du sujet, ni point d’interrogation). Cette transformation intervient à deux moments lors des épreuves de français du baccalauréat :
    • Lors de l’exposé de la problématique dans l’introduction de vos analyses écrites ou orale
    • Lors de la question de grammaire à l’oral, lorsque l’examinateur pourra vous demander de transformer une interrogative directe en interrogative indirecte et d’expliquer et justifier les transformations que vous avez effectuées.

Les types et les formes de phrase

Il existe en français trois types de phrase :

  • La phrase déclarative
  • La phrase interrogative (cf. article spécifique)
  • La phrase injonctive (ou impérative)

À côté de ces types on trouve des formes de phrases qui permettent de mettre en relief tel ou tel aspect de la phrase, les principales sont :


Les types de phrase

La phrase déclarative

C’est la phrase telle qu’elle est majoritairement exprimée. Elle permet d’exprimer un fait, une pensée.

Elle s’exprime traditionnellement sous la forme : Sujet + verbe + éventuels compléments

Ex.

  • Aujourd’hui Alice va à la plage
  • Je pars travailler à l’étranger durant trois ans.

La phrase interrogative

Ce type de phrase permet de poser une question ou de formuler une demande (voir l’article spécifique sur ce type de phrase).

La phrase injonctive (ou impérative)

Ce type de phrase permet de donner un ordre, de formuler une injonction.

Cet ordre peut s’exprimer de deux façons : à l’impératif ou au subjonctif.

A l’impératif présent, le pronoms personnel sujet n’est jamais exprimé et les verbes ne possèdent que trois personnes (P1, P2, P3) qui correspondent à un ordre donné à une seule personne, à plusieurs personnes dont le locuteur, à plusieurs personnes sauf le locuteur :

Ex.

  • Mange ta soupe / Sors d’ici = ordre à une seule personne
  • Mangeons notre soupe / Sortons d’ici = ordre à plusieurs personnes dont le locuteur
  • Mangez votre soupe / Sortez d’ici = ordre à plusieurs personnes sauf le locuteur

Remarque sur la conjugaison de l’impératif présent des verbes du premier groupe et « aller » :

Même si la P1 de l’impératif donne un ordre à une personne unique (équivalent d’une P2 de l’indicatif présent), le verbe se termine par un -e seul, sans -s final : « mange », « chante », « parle », « va ».

En revanche, si cette forme est suivie des pronoms adverbiaux « en » ou « y », on ajoute un -s à la fin du verbe pour faire la liaison et éviter le hiatus : « manges-en », « vas-y ».

Au subjonctif présent, à P3 et P6 (troisième personne du singulier et du pluriel) :

Ex.

  • Qu’il/elle/on sorte.
  • Qu’ils/elles sortent.

L’ordre négatif (aussi appelé « défense ») s’exprime aussi à l’impératif présent ou au subjonctif présent avec l’ajout des adverbes de négation « ne… pas ». On le trouve aussi, plus rarement, à l’infinitif présent accompagné de la négation « ne… pas ».

Ex.

  • Ne mange pas ces champignons
  • Ne pas se pencher à la fenêtre = ne te penche pas à la fenêtre

Les formes de phrase

La forme négative

Chacun des trois types de phrase précédent peut être exprimé à la forme négative (voir article spécifique) par l’ajout d’adverbes de négation.

La forme exclamative

Cette forme de phrase se reconnaît, à l’écrit, à la présence, en fin d’énoncé d’un point d’exclamation et, à l’oral, d’une intonation spécifique.

L’ensemble des types de phrase peut se trouver à la forme exclamative, mais attention, il est rare de trouver simultanément un point d’interrogation suivi d’un point d’exclamation (sauf en BD essentiellement)

La forme exclamative permet de montrer l’émotion ou les sentiments du locuteur :

Ex.

  • J’ai mal dormi la nuit dernière ! = phrase déclarative exclamative
  • Vas-tu cesser de faire du bruit ! = phrase interrogative exclamative
  • Range ta chambre ! = phrase impérative exclamative

La forme passive

Dans la phrase déclarative canonique, le sujet du verbe et le verbe sont les éléments les plus importants d’un énoncé et se trouvent en tête de phrase. Il est parfois possible de mettre en lumière le COD du verbe en modifiant la structure de la phrase.

Lorsque le sujet du verbe est celui qui fait l’action portée sur le COD, on dit que la phrase est à la voix active (le sujet fait l’action)

Ex. Le chat mange la sourisTitus aime Bérénice

Lorsque l’on inverse les termes et que le sujet du verbe « reçoit » l’action, on dit que la phrase est à la voix passive (le sujet subit l’action). Le groupe prépositionnel (= introduit par une préposition) qui exprime qui fait l’action s’appelle « complément d’agent » parce qu’il indique qui agit. Le verbe, lui, change aussi de forme est se trouve conjugué à la voix passive (obligatoirement avec l’auxiliaire « être »).

Ex. La souris est mangée par le chatBérénice est aimée par Titus

Attention : seuls les verbes admettant un COD peuvent être employés à la voix passive, puisque c’est ce COD qui devient, dans la transformation, sujet du verbe passif.

L’argumentation et les stratégies argumentatives

L’argumentation appartient à la littérature d’idées et défend ou réfute des opinions et idées dans des domaines aussi variés que la philosophie, les sciences, la politique, etc.

Argumenter consiste à développer une thèse dans le but de remporter l’adhésion du destinataire.

Il existe deux types d’argumentation :

L’argumentation directe

L’argumentation est dite « directe » lorsque le locuteur énonce explicitement sa thèse et la développe. Elle ressortit donc exclusivement au discours argumentatif, sans recourir à la fiction. Elle peut toutefois revêtir de multiples formes :

  • Essai
  • Discours
  • Dialogue
  • Article
  • Préface, etc.

Les objectifs de ce type d’argumentation sont de :

  • Produire un argumentaire clair : il ne peut y avoir aucune ambiguïté sur la pensée du locuteur (mais attention, parfois, au recours à l’ironie, qui implique que l’énoncé doit être lu au contraire de ce qui est écrit – il y a généralement des indices de cette ironie)
  • Développer la capacité de réflexion du lecteur en le confrontant directement à ses propres idées et opinions

L’argumentation indirecte

L’argumentation est dite « indirecte » lorsque les idées sont exprimées indirectement par la fiction. L’auteur passe le relai à un ou plusieurs de ses personnages, chacun incarnant une position sur le sujet donné. Elle peut aussi revêtir des formes multiples :

  • Apologue (court récit porteur d’une morale, comme la fable ou le conte)
  • Dialogue dans les récits ou au théâtre
  • Poésie engagée
  • Description, portrait
  • Document iconographique (image, tableau…), etc.

Les objectifs de ce type d’argumentation sont de :

  • Divertir le public : ces textes sont généralement agréables à lire et vivants du fait de la présence d’une action
  • Atteindre un large public par le recours à la fiction qui est moins austère qu’un discours purement argumentatif
  • Contourner la censure : l’auteur retranscrit les paroles/pensés d’autres que lui, il ne saurait donc être incriminé

Qu’elle soit directe ou indirecte, l’argumentation peut suivre plusieurs buts, cumulables entre eux :

Démontrer

C’est argumenter de façon objective, le locuteur part d’une vérité et s’appuie sur des preuves universelles. C’est une démarche scientifique qui aboutit à une conclusion irréfutable.

Indices : vocabulaire de la science, registre didactique, absence de modalisateurs, présence de connecteurs logiques, exemples précis.

Délibérer

C’est argumenter en discutant et en examinant tous les aspects d’un problème avant d’aboutir à une décision/conclusion. Lorsque plusieurs personnes sont impliquées, on parle de débat, lorsqu’il n’y a qu’une seule personne, c’est un monologue délibératif.

Indices : Marques de l’énonciation (1ère et 2e personnes), phrases interrogatives, connecteurs logiques, hypothèses, alternatives.

Convaincre

C’est argumenter pour défendre une opinion personnelle en faisant appel à la réflexion. Le locuteur peut parfois énoncer une thèse réfutée pour mieux s’y opposer et faire valoir son argument.

Indices : vocabulaire de la réflexion, connecteurs logiques, comparaisons/analogies, exemples, raisonnements inductifs/déductifs, syllogisme (« si… et… alors… »).

Persuader

C’est argumenter en orientant sa stratégie sur la séduction et le recours aux sentiments (crainte, pitié, surprise, dégoût, envie, indignation…)

Indices : vocabulaire des émotions, modalisateurs, adverbes et adjectifs, phrases interrogatives et exclamatives, registres ironique, satirique, pathétique, comique, arguments ad hominem et d’autorité.


Pour remplir ces objectifs, on s’appuie sur cinq types d’arguments et cinq types de raisonnements.

Les cinq types d’arguments

  1. L’argument d’expérience : il s’appuie sur l’observation de faits tirés de l’expérience vécue, de l’histoire, de l’actualité, etc. dont la réalité semble incontestable.
  2. L’argument d’autorité : il s’appuie sur la renommée d’une personne (auteur, penseur, homme politique), d’une institution, sur la sagesse d’une maxime ou des valeurs universellement admises (liberté, tolérance, etc.)
  3. L’argument ad hominem (« contre un homme ») : il discrédite l’adversaire en s’attaquant à son physique, sa personnalité, son passé plutôt qu’à ses idées
  4. L’interrogation rhétorique : c’est une affirmation déguisée en question et qui n’appelle pas de réponse tant elle est évidente
  5. L’alternative: elle limite le choix à deux positions extrêmes, sans permettre d’adopter un parti pris nuancé

Les cinq types de raisonnements

  1. Le raisonnement déductif : on part d’une loi générale pour en tirer une conséquence logique pour un cas particulier
  2. Le raisonnement inductif : on part d’observations particulières pour aboutir à un principe général. Attention à deux écueils : les généralisations fausses (« de tout temps les hommes ») et le recours aux préjugés (« les Français sont sales et arrogants »)
  3. Le raisonnement par analogie : comparaison avec un domaine familier et connu du destinataire
  4. Le raisonnement concessif : on admet un argument auquel on est opposé pour le fragiliser en montrant ses faiblesses et ses failles logiques
  5. Le raisonnement par l’absurde : on imagine les conséquences absurdes d’une thèse

Phrases simples et phrases complexes – Les propositions

Définitions des notions de base :

Phrase : Une phrase est un groupe de mots organisés les uns avec les autres qui a pour but de porter un sens. Elle commence par une majuscule et se termine par une ponctuation forte (point, point d’exclamation, point d’interrogation).

Proposition : Une proposition est un groupe de mots organisés autour d’un verbe conjugué. Il y a autant de propositions que de verbes conjugués dans la phrase.

Conjonctions de coordination : nature de mots invariables qui servent à relier deux propositions. Les conjonctions de coordinations les plus fréquentes sont : mais, ou, et, donc, or, ni, car.

Conjonctions de subordination : nature de mots invariables qui servent à relier deux propositions en plaçant une des deux sous la dépendance de l’autre (la proposition subordonnée est incompréhensible sans la principale). Les conjonctions de subordination les plus fréquentes sont : parce que, puisque, de sorte/pour/afin que, comme, si.

Pronoms relatifs : nature de mots variables qui remplacent, dans une proposition subordonnée relative, un mot (antécédent) de la proposition principale. Les pronoms relatifs les plus fréquents sont : qui, que, quoi, dont, où, auquel, à laquelle, duquel, de laquelle, auxquels, desquels.

Les différents types de propositions. Chaque type de proposition peut se définir de deux façons, un « théorème » et sa « réciproque ».

Proposition indépendante :

  1. On appelle proposition indépendante une proposition centrée autour d’un seul verbe conjugué.
  2. Si une proposition n’a qu’un seul verbe conjugué alors c’est une proposition indépendante.

Propositions juxtaposées :

  1. On appelle propositions juxtaposées deux (ou plus) propositions séparées par une ponctuation faible (virgule, point-virgule, deux-points).
  2. Si deux (ou plus) propositions sont séparées par une ponctuation faible (virgule, point-virgule, deux-points) alors ce sont des propositions juxtaposées.

Propositions coordonnées :

  1. On appelle propositions coordonnées deux (ou plus) propositions séparées par une conjonction de coordination.
  2. Si deux (ou plus) propositions sont séparées par une conjonction de coordination alors ce sont des propositions coordonnées.

Propositions subordonnées :

  1. On appelle propositions subordonnées deux (ou plus) propositions séparées par une conjonction de subordination ou un pronom relatif.
  2. Si deux (ou plus) propositions sont séparées par une conjonction de subordination ou un pronom relatif alors ce sont des propositions subordonnées.

Exercice : Lisez le texte des lignes 555 à 592 de l’essai « Des Coches » de Montaigne (de « En suivant les côtes » jusqu’à « ces peuples en enfance » – dans l’édition sur laquelle nous étudions le texte). Relevez ensuite :

  1. Une proposition indépendante
  2. Deux propositions juxtaposées
  3. Deux propositions coordonnées
  4. Deux propositions subordonnées

Puis, transformer les propositions juxtaposées en propositions coordonnées et ensuite subordonnées.

L’expression de la condition (proposition subordonnée circonstancielle d’hypothèse)

Le français possède trois façons de présenter une séquence conditionnelle (= qui pose une condition) selon le caractère rempli ou non de la condition, dans le présent, le futur ou le passé.

Comparez les exemples suivants :

 ExemplesStructure grammaticale
1(Si j’ai de l’argent), [j’achèterai un cheval](si + ind. présent) , [ind. futur]
2(Si j’avais de l’argent), [j’achèterais un cheval](si + ind. imparfait) , [ind. conditionnel présent]
3(Si j’avais eu de l’argent), [j’aurais acheté un cheval](si + ind. plus-que-parfait) , [ind. cond. passé]

La première proposition (« si… ») est la proposition subordonnée circonstancielle d’hypothèse, la seconde, après la virgule, est la proposition principale de la phrase. L’ordre des deux propositions peut être inversé.

En termes de sens :

  • l’exemple 1 signifie que j’ai effectivement de l’argent et que j’ai l’intention ferme d’acheter un cheval
  • l’exemple 2 signifie qu’au moment où je parle, je n’ai pas d’argent et suis donc dans l’incapacité d’acheter un cheval, nonobstant mon envie.
  • l’exemple 3 signifie que je parle d’un moment passéj’ai voulu acheté un cheval, mais que j’ai dû renoncer à ce projet faute d’argent.

Grammaticalement parlant, chacune de ces trois modalités à un nom particulier :

  1. Éventuel
  2. Irréel du présent
  3. Irréel du passé

Remarques :

Pour ce qui est des temps, il faut bien faire attention au fait que certains d’entre eux ne sont pas employés avec leur sens temporel.

Dans la phrase 2, l’imparfait ne fait pas référence à un moment du passé, mais bien au présent de l’énonciation (= au moment où l’on parle).

Il en va de même pour le conditionnel présent de cette même phrase qui n’exprime pas un futur dans le passé, mais possède ici sa pleine valeur conditionnelle (= condition non remplie).

Dans ces cas, l’imparfait, comme le conditionnel, sont dits « modaux » : « imparfait modal » et « conditionnel modal », pour noter clairement que ce n’est pas leur valeur temporelle qui est en jeu. C’est la même chose dans la phrase 3, le plus-que-parfait est modal, de même que le conditionnel passé.

Exercices

Exercice 1

  1. Délimiter les subordonnées circonstancielles d’hypothèse par des crochets droits […]
  2. Souligner, dans la proposition principale, le verbe dont dépend la subordonnée
  3. Entourer la forme verbale correcte parmi celles proposées
  4. Identifier la modalité de la condition (éventuel, irréel du présent ou irréel du passé)
  • Si tu n’allais / iras / irais pas à la bibliothèque tout de suite, nous pourrions jouer aux échecs.
  • Tu ne récolteras rien, si tu n’as / avais / auras / aurais rien semé.
  • Si j’ai / avais / aurai / aurais pelleté la neige de l’escalier, le facteur ne serait pas tombé.
  • Nous louerons une auto si les voyages en autobus te fatiguent / fatiguaient / fatigueront / fatigueraient.
  • Nous prendrons le sentier qui longe la falaise si tu n’as / avais / auras / aurais pas le vertige.
  • Il se mettra à bafouiller si vous lui posez / posiez / poserez / poseriez trop de questions.
  • Si tu achetais / achèteras / achèterais le journal et que tu le lisais / liras / lirais, tu verrais qu’on parle souvent de moi.

Exercice 2

  1. Délimiter les subordonnées circonstancielles d’hypothèse par des crochets droits […]
  2. Souligner, dans la proposition principale, le verbe dont dépend la subordonnée
  3. Conjuguer le verbe entre parenthèses au temps approprié
  • Si les poules (avoir) ……………………………………………… des dents, les œufs se vendraient plus chers.
  • Je lui achèterai des raisins si j’en (trouver) ……………………………………………… .
  • Si tu (ne pas faire) ……………………………………………… tout ce tapage, je n’aurais pas de problème avec mes voisins.
  • Si elle me (téléphoner) ………………………………………………, tu lui diras que je suis parti.
  • Si elle (pouvoir) ……………………………………………… dessiner toute la journée, elle le ferait.
  • Il s’ennuierait moins si on lui (acheter) ……………………………………………… une télé.
  • Si tu (pelleter) ……………………………………………… la neige à ce rythme, nous ne sommes pas près de pouvoir passer.
  • Il a dit qu’il viendrait avec nous si nous lui (payer) ……………………………………………… son voyage.
  • J’aurai une proposition intéressante à te faire si tu (vouloir) ……………………………………………… toujours travailler.